jeudi , 2 mai 2024
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L’Association Madagascar Développement Plus veut relancer la coopération entre la France et Madagascar. Elle milite pour le redécollage économique de la Grande Ile en faisant du lobbying afin de lever les sanctions prises par la communauté internationale à l’endroit de l’autorité de fait. Elle affirme avoir des arguments à prévaloir auprès de l’OIF et du G-20. La France revient au premier plan dans la résolution de la crise malgache de manière très officieuse.

Levée des sanctions contre Madagascar : l’autre diplomatie française en action

La diplomatie française a été bien impuissante dans la résolution de la crise malgache, barrée par la SADC et l’UA. La position défavorable de l’OIF qui ne reconnaît pas le plan de sortie de crise, avec une transition et des élections unilatérales, concocté par la HAT désavouerait encore plus l’influence française. Après l’échec de la diplomatie officielle, voilà la diplomatie officieuse. Les initiatives de l’association de ces français amoureux de Madagascar ne sont pas un travail de l’ombre.

Madagascar développement Plus condamne les sanctions « idiotes » de la communauté internationale contre les autorités du pays. Elle demande la levée des sanctions économiques, convaincue que la suspension des aides au développement et de la coopération a un impact sur la vie de la population vulnérable plutôt que sur les dirigeants eux-mêmes. Pour y arriver, elle entend faire du lobbying sur le plan international à commencer par le président français Nicolas Sarkozy. La position de la France à la tête du G20 pourrait être décisive.

Pour l’heure, il est aussi question de faire revenir l’OIF sur sa déclaration lors du sommet de Montreux. Le but est de faire reconnaître le plan de la HAT au même titre que le processus de résolution de crise dans les autres pays africains où il y a eu un coup d’Etat. L’ancienne  secrétaire d’Etat à la Coopération Margie Sudre est optimiste quant à avoir une audience auprès de l’OIF. Elle mise sur les anciennes relations diplomatiques avec l’ancien président sénégalais Abdou Diouf du temps où elle faisait partie du gouvernement Juppé.

Epousant malgré elle la propagande de l’autorité de fait, Madagascar Développement Plus se propose de faire connaître les vraies réalités à Madagascar ! Seulement, il s’avère difficile de faire croire qu’il n’y a pas eu de coup d’Etat en 2009 et que les élections préparées par une transition unilatérale avec les manipulations politiques controversées puissent être libres, transparentes et démocratiques. Toutefois, l’association se défend de prendre position dans la crise malgache et dénonce toute tentative d’ingérence étrangère.

Certains membres de Madagascar Développement Plus ont déjà eu l’opportunité de s’exprimer sur la crise malgache. Le Conseil de sages jadis suggéré pour chapeauter la transition et la réconciliation nationale existe sous les traits des Raiamandreny Mijoro très proches de la HAT et que Andry Rajoelina veut transformer en une institution. Le dit Conseil devait être composé des anciens présidents de la République et anciens premiers ministres malgaches. La vision française est différente.

Empêchée par la position unique de l’Union Européenne, la France tente de contourner l’obstacle et renforce sa présence à Madagascar par le biais de la coopération décentralisée. L’association Madagascar Développement Plus se félicite de ces projets qui ont un impact direct sur la vie des populations. Elle est là officiellement pour montrer « sa volonté d’aider le peuple malgache ». Il faudra aussi convaincre de ne pas être là pour l’intérêt français.