jeudi , 2 mai 2024
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Une enquête menée par l'Institut Nationale des Statistiques durant le mois d'octobre et de novembre 2002 et financé par le Service de Coopération et d'Action Culturelle de l'Ambassade de France fait ressortir l'impact de la crise post-électorale sur le secteur productif.

L’impact de la crise. Des chiffres à faire oublier.

En plein milieu du premier semestre de l’année 2003, la question de la relance économique reste plus que jamais d’actualité. Plus du quart (27%) des entreprises enquêtées estiment que la durée pour atteindre le niveau d’activité d’avant la crise est de moins de 5 mois, 36% l’estime entre 5 à 11 mois tandis que 37% pense que 12 mois et plus sont nécessaires pour la relance. Intitulé « L’impact de la crise dans le secteur manufacturier », cette enquête fait ressortir que 92,7% de l’ensemble des entreprises enquêtées ont arrêté ou ralenti leur activité durant la crise qui a marqué le pays durant le premier semestre de l’année 2002. La récession ainsi causée a contraint 83% des manufactures à réduire le temps de travail, le salaire horaire ou l’effectif du personnel. Le licenciement et le chômage technique (68,8% des entreprises franches et 41,1% des industries hors zones franches) étaient courants durant cette période. Ainsi, l’emploi total perdu au niveau de l’ensemble des entreprises franches se chiffre à 81.500.


Au niveau approvisionnement, 81,3% des entreprises touchées par l’enquête ont rencontré des difficultés durant le premier semestre, notamment concernant l’acheminement (problème évoqué par 87,3% des patrons) et la production des fournisseurs des matières premières non énergétiques. Par ailleurs, la coupure du courant électrique était particulièrement fréquente à cette époque. 55% des industries enquêtées ont souffert de ce fait dont la cause principale était les barrages anti-économiques dressés autour d’Antananarivo. 54,6% des industriels de cette province évoquent ce problème contre 47,5% dans les autres provinces.


Si la problématique de l’écoulement des produits concernait 88,9% des entreprises exportatrices (ceux qui exportent plus de la moitié de leur production), il faut dire que les industries dites « introverties à leur économie régionale » n’ont pas été épargnées, ils sont 85,5% dans cette catégorie qui l’affirment. Le tableau ci-dessous démontre que le problème d’écoulement des produits n’est pas seulement le fait des barrages routiers mais aussi de la baisse de la consommation locale et de l’annulation des commandes.


Pourcentages d’entreprises industrielles ayant:


– eu un problème d’acheminement des produits: 81,40%


– éprouvé une baisse de la consommation locale: 66,70%


– observé une annulation des commandes qui leurs ont été passées: 71,60%


Aujourd’hui, les entreprises espèrent que pour relancer l’économie, l’Etat prendra les mesures qui s’imposent. Bien sûr, elles comptent sur le financement de la relance promis (pour avoir une idée, le besoin financier immédiat est estimé à 130 millions de fmg – 1 euro=6800 fmg – pour une entreprise individuelle, 860 millions pour les sociétés et 1130 millions de fmg pour le secteur franc, soit un besoin évalué à 174 milliards pour l’ensemble des entreprises franches) mais également sur les mesures politiques sous forme d’allègement fiscal, de réforme de la procédure administrative et – pourquoi pas – de revoir le coût de l’énergie à Madagascar?Les