dimanche , 28 avril 2024
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Des promesses non tenues, des décisions antiéconomiques, le secteur industriel malgache vit de plein fouet la crise… politique. Les entreprises n’osent pas investir à cause des craintes et incertitudes liées au contexte politico-économique du pays. Le SIM ne parle pas de marasme et constate une petite amélioration par rapport à l’année de l’effondrement 2009.

L’industrie malgache victime de la transition politique : relance difficile

Arriver aux réalisations et performances de 2008 est l’objectif de tout secteur économique à Madagascar. Le SIM (Syndicat des Industries de Madagascar) constate que les entreprises et le secteur en général n’ont pas encore redressé la barre. En 2010, une baisse des ventes de -40% par rapport à 2008 rappelle le difficile redémarrage. Il y a cependant une petite amélioration par rapport à l’année où la crise politique née d’un changement anticonstitutionnel de gouvernement a commencé.

« Le problème récurrent depuis 2009, c’est le manque de visibilité qui nous a empêché de faire des prévisions dans la conduite de nos entreprises », déplore Hery Ranaivosoa, président du SIM. « Nous sommes encore en période de transition, sans structure pérenne », poursuit-il. Le syndicat a quelques craintes sur l’avenir du secteur industriel. Selon son président, il faudra attendre à ce qu’il y ait une stabilité politique et l’élection d’un président de la République pour être fixé sur les orientations de politique économique futures.

L’autorité de fait a en effet fait de 2010 l’année de la relance économique. Par comparaison aux chiffres de référence de 2008, l’objectif n’est pas atteint. Au contraire, il y a un certain recul si l’on prend en compte certaines décisions de l’Etat HAT interventionniste et de plus en plus tenté par le monopole. Le président du SIM est solidaire avec les opérateurs en télécommunications et désapprouve la Passerelle internationale unique décrétée par le gouvernement Vital. L’autorité de fait est une menace pour les opérateurs économiques car elle peut à tout moment décider de remettre en cause un contrat signé ou une licence d’exploitation.

En 2010, seulement 20 à 30% des industries malgaches ont fait du réinvestissement pour relancer leur entreprise. Les mesures arbitraires de l’Etat nuisent à la confiance entre le secteur privé et l’administration. Le climat des investissements est loin d’être serein. Le SIM déplore une série de facteurs de concurrence déloyale à commencer par les fausses déclarations à l’importation en valeur et en qualité des produits finis. Les produits des industries malgaches sont concurrencés par des produits frauduleux ou de contrefaçon importés massivement depuis 2009. Sur le plan local, le secteur informel se développe à grand pas.

Face à un péril qui se profile de plus en plus, l’ambition du SIM est très simple : « l’objectif 2011 c’est de tenir en vie l’industrie ». Face à la détérioration de l’environnement économique et social résultant des crises politiques à répétition, le SIM a fait des propositions pour améliorer le climat des affaires à Madagascar. Mise en place de procédures claires et précises applicables à l’ensemble des intervenants, application effective des normes et réglementations en vigueur, prise de mesures incitatives à l’investissement, partenariat avec l’Administration… devraient ressortir d’une politique de développement industriel volontariste. Hery Ranaivosoa veut bien y croire mais attend de voir, comme Saint Thomas.