samedi , 4 mai 2024
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La CENIT gère-t-elle comme il faut l’épineuse question de la liste électorale entre ces deux tours de la présidentielle de 2013. Béatrice Atallah semble s’éparpiller en cherchant une solution de compromis. Difficile en effet de satisfaire les revendications des politiciens, les droits des citoyens, les impératifs légaux et les bailleurs de fonds du processus électoral. Au final, la réfection de la liste électorale additive risque d’écarter de nombreux électeurs.

Liste électorale, la CENIT tourne comme girouette

Décidément, la Commission électorale ne veut pas confier aux responsables au niveau des fokontany plus de responsabilités dans le processus électoral. La grogne des chefs fokontany a rencontré un certain mépris de la part de la CENIT. Béatrice Atallah est allée jusqu’à dénoncer des manquements graves par des gens non motivés et incompétents. Les boucs émissaires sur les anomalies du scrutin du 25 octobre 2013 sont désignés. Officiellement, la CENIT n’a écarté que quelques chefs fokontany « contestataires ».

C’est donc dans une approche très autoritaire que la Commission électorale entame les travaux de la liste électorale. Malgré une tergiversation évidente, elle n’assume pas et charge toujours les responsables des fokontany. Ainsi, il n’est pas question de recenser les électeurs qui n’ont pas été inscrits sur la liste électorale. « Les chefs fokontany ont mal interprété la consigne » affirme la CENIT. Or, des milliers d’électeurs se sont déjà déplacés au bureau du fokontany pour réparer l’erreur lors du premier tour en s’inscrivant sur la future liste additive.

La CENIT fait marche arrière et ne veut plus que les électeurs recensés mais qui n’ont pas été inscrits sur la liste par omission. Que devront faire les citoyens privés de leur droit de vote le 25 octobre dernier ? Ils pourront déposer une requête au tribunal pour obtenir une ordonnance. Facile à dire que faire pour la plupart des Malgaches. C’est quasiment dissuasif ! Pour sa défense, la Commission électorale souligne que des tribunaux de proximité seront disponibles au niveau des démembrements par district.

Malgré la décision politique du gouvernement, tous les électeurs ne seront pas inscrits dans la liste lors du 2ème tour de la présidentielle. « Ils n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes », dirait Fatma Samoura, la coordinatrice du système des Nations Unies qui avait déjà fait cette cinglante remarque le 25 octobre. Elle a donc gagné le bras de fer sur la réfection de la liste électorale. On maintient celle arrêtée le 09 octobre dernier. La liste additive ne règlera pas le vrai problème puisque de nombreux citoyens n’ont pas été recensés.

La CENIT minimise les cas des citoyens ayant une carte électorale mais qui ne sont pas sur la liste. Pour Mme Atallah, ils se sont tout simplement trompé de bureaux de vote. Pour un électeur analphabète qui n’est pas capable de lire les chiffres indiquant le numéro du bureau de vote, il pourrait y avoir confusion. Or, ces cas ont été révélés dans les grandes villes du pays. En tout cas, la CENITne va perdre son temps à recenser ces égarés pour les ajouter dans la liste. Cela ferait des doublons.

Si certains politiciens avaient affirmé que 30% des électeurs ont été écartés de la liste au premier tour, la CENIT avance un chiffre inférieur à 10%. La liste additive ne devrait donc pas afficher plus de 800 000 noms. La comparaison des doublons ne se fera qu’au niveau régional, faute de temps. Ces bannis du 1er tour feront l’objet de la convoitise des deux candidats qualifiés au 2ème tour mais ils ne seront probablement pas aussi nombreux à figurer sur la liste électorale additive.