mercredi , 1 mai 2024
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Le projet de vendre de l’eau à l’Arabie Saoudite ne date pas d’aujourd’hui. Le ministre de l’Eau du gouvernement de transition veut le réaliser. Ce qui a suscité une réaction très vive du tout nouveau parti écologique du pays.

Madagascar a de l’eau à revendre, le débat coule de source

Le parti Hasin’i Madagasikara veut marquer son entrée sur la scène nationale en lançant un débat qui aurait dû avoir lieu bien avant : la Grande île, sanctuaire de la nature, ne devrait pas vendre de l’eau à un pays étranger. Pour la présidente Saraha Georget Rabeharisoa, cette interdiction doit être officielle : « l’on doit mentionner dans la constitution que Madagascar ne peut pas vendre son eau » clame-t-elle.

Pourquoi vendre de l’eau n’est-il pas aussi tabou que vendre la terre des ancêtres. L’argument des écologistes est simple : le prélèvement de ne serait-ce que 1% du débit du fleuve Faraony dans le nord-est du pays pourrait causer un déséquilibre écologique. Cette partie de l’Ile est par ailleurs parmi les zones les plus préservées.

Le ministre de l’Eau, Nirhy Lanto Andriamahazo veut bien réaliser le projet planifié par le précédent régime. Il assure que prélever 1% de ce fleuve à très fort débit n’aura pas de conséquences écologiques. Les recettes de la vente de l’eau à l’Arabie Saoudite sont destinées au financement de projets d’adduction d’eau potable dans les zones arides, dans la partie sud du pays.

Le parti « vert » a certes trouvé un cheval de bataille mais sa position semble trop radicale pour être entendue. De toute manière, les eaux du grand fleuve Faraony se déversent dans la mer, autant récupérer 1% et en faire bon usage. Pour résoudre le problème de l’accès à l’eau potable, la solution du pipeline est enfin envisagée au détriment des traditionnels forages. Ce qui revient à mieux répartir les ressources naturelles du pays.

Pourquoi ne pas vendre 1% du débit d’un fleuve trop grand pour les riverains pour aider un million de gens dans une autre région  à accéder à l’eau potable. On peut saluer l’arrivée du parti Hasin’i Madagasikara qui place l’écologie et l’environnement au cœur des préoccupations politiques.