Madagascar et la France

La France et Madagascar sont liées par plusieurs siècles d’histoire. Une histoire jalonnée, parfois, de « moments tragiques », le ministre français délégué à la coopération et à la francophonie, Pierre André Wiltzer, le reconnaît.

La récente crise politique, sans pour autant compromettre la coopération entre les gouvernements des deux pays, avait jeté un froid sur la relation entre les deux peuples. Car la France, ancienne puissance coloniale, est réputée, depuis des décennies, être proche de l’ancien président Didier Ratsiraka, actuellement réfugié sur le sol français.

Pierre André Wiltzer, en visite de deux jours à Madagascar, est ainsi, après la visite éclair de Dominique de Villepin, en juillet, le deuxième membre du gouvernement français à se rendre dans la Grande Ile depuis l’avènement d’un nouveau régime au pays. Le 14 février, il a pu rencontrer plusieurs personnalités de la Grande Ile. Il avait eu notamment une entrevue, en tête à tête, avec le président Marc Ravalomanana, après avoir rendu une visite de courtoisie au Premier ministre, Jacques Sylla, et au vice-premier ministre Zaza Ramandimbiarison. Sans oublier, en début de matinée, de signer, avec le ministre malgache des affaires étrangères, six conventions de financement d’un montant global d’environ 5.000.000 d’euros.

Les différents projets qui bénéficieront d’un financement, dans le cadre des six conventions signées, le 14 février, concernent l’artisanat, la protection de l’environnement, l’éducation, l’enseignement de la langue française, la création artistique et le sport.

Le déplacement du ministre français lui a permis en outre d’évoquer la participation du président malgache au Sommet France Afrique qui se tiendra à Paris incessamment. Une rencontre entre Marc Ravalomanana et Jacques Chirac serait en gestation, en marge de ce sommet. Ce qui, aux yeux de M. Wiltzer, n’est a priori, d’une importance capitale, puisque les deux hommes, selon le ministre français, à l’occasion d’autres rencontres internationales ou encore au téléphone, se sont déjà entretenues à plusieurs reprises.

La partie malgache, depuis que Marc Ravalomanana est au pouvoir, a cependant émis l’idée d’une nouvelle approche de la coopération. C’est dans cette optique que le comité de suivi de la septième commission mixte franco-malgache s’est réunie du 31 octobre au 21 novembre 2002. Cette réunion de travail, qui avait mobilisé quelque 200 fonctionnaires, experts, et personnalités issues du secteur privé et de la société civile, avait défini les nouvelles priorités du gouvernement malgache. Lesquelles sont, de fait, axées, sur l’Etat de droit, la participation de la société civile et du secteur privé au développement, la coopération décentralisée, le développement rural et la préservation de l’environnement.