mardi , 21 mai 2024
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Les légalistes et partisans du président Ravalomanana n’ont pas encore dit leur dernier mot. Accord de Cotonou ou accords de Maputo, il est hors de question d’accepter un putschiste à la tête d’une transition consensuelle.

Magro ne veut pas d’un putschiste pour diriger la transition

A Ankorondrano, la mouvance Ravalomanana se mobilise pour mettre la pression sur les autorités de la transition et la mouvance Rajoelina. Le député Stanislas Zafilahy tire la sonnette d’alarme. « Si l’on se réfère à l’accord de Cotonou, aucun individu ayant conduit un coup d’Etat contre un président élu ne devrait diriger la transition », affirme-t-il.

La mouvance Ravalomanana tire la cloche pour faire prendre conscience du danger que court le pays en rompant ses engagements. Prendre de la distance avec la communauté internationale pour des raisons politiques internes ne sert qu’une minorité.

En face, la mouvance Rajoelina, les commandements de l’armée et les Forces du changement s’alignent pour adopter la même position : maintenir le ticket Rajoelina – Monja Roindefo à la tête de la transition. Magro s’insurge. « Les accords de Maputo ont valeur de loi, on doit le suivre à la lettre afin que les coups d’Etat par la rue ne se reproduisent plus à Madagascar », a lancé le député Zafilahy.

Le mouvement légaliste a retrouvé de la vigueur au retour de Maputo II. Constant Raveloson est même sorti de sa tanière où il s’est caché après un conflit personnel avec les commandants Charles et Lylson du CNME, les hommes forts de la transition aujourd’hui à la tête d’une force d’intervention très spéciale. Le militant du MFM a sensibilisé les jeunes et les travailleurs afin qu’ils n’acceptent pas d’être usurpés et sacrifiés par les tenants actuels du pouvoir.

Les légalistes et pro-Ravalomanana prévoient de mobiliser les employés des entreprises franches pour défendre leur gagne-pain, vu le risque de chômage en cas de perte du marché de l’AGOA. Le député Zafilahy a pourtant assuré que les manifestations seront cantonnées au Magro. « Nous n’incitons pas la population au désordre, si nous sortons d’ici, des jeunes mercenaires payés pour casser le mouvement vont en profiter », lâche-t-il avec pragmatisme. 

Vendredi, aucune résolution ni grande décision n’a été prise au Magro. Les légalistes se montrent prudents mais restent campés sur leur position. Mieux vaut confier la direction de la transition à des haut gradés de l’armé que de voir un « putschiste » légitimé à la tête du pays.

Les trois autres mouvances n’ont pas répondu favorablement à l’appel du pied de Andry Rajoelina afin d’intégrer la transition de fait. Les pro-TGV ont essayé de racoler des jeunes politiciens pour tourner le dos aux trios anciens et « vieux » présidents et donner ainsi une image de consensus.