dimanche , 28 avril 2024
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L'équipe du jeune Maire Andry Rajoelina vise loin. Et cela dérange le parti présidentiel. La lutte de pouvoir est engagée entre les deux parties, à plus de trois ans de l'échéance présidentielle.

Mairie d’Antananarivo: Quand une lutte de pouvoir en cache une autre

Avant d’accéder à la magistrature suprême, Marc Ravalomanana était Maire de la capitale. Andry Rajoelina lui-même n’est pas encore éligible à l’élection présidentielle de 2012 ou de fin 2011. Mais après avoir battu le TIM lors des élections communales de fin 2007, l’équipe du jeune maire ne veut pas en rester là. D’autant que la majorité de l’entourage du nouveau maire est composée essentiellement des déçus et des limogés de l’actuelle équipe au pouvoir.

Une lutte de pouvoir entre Marc Ravalomanana et le parti qu’il a fondé, le TIM, d’une part, et l’équipe de Andry Rajoelina, d’autre part, a été engagée d’une manière tacite depuis la période électorale de 2007. La lutte se poursuit bien après l’élection du jeune maire alors qu’un semblant de cohabitation a été constaté au lendemain de l’accession de Rajoelina à la mairie de la capitale. 

Dès les premières semaines qui ont suivi son élection, le jeune maire s’est vu dépouillé petit à petit de ses pouvoirs. Les initiatives du gouvernement ont été toutefois concrétisées dans la légalité. Ce qui réduit la marge de manoeuvre à l’équipe de la mairie. La désignation des chefs de quartiers, une attribution du maire auparavant, a été transférée au préfet de police. La gestion de la nouvelle gare routière d’Ampasampito a été récemment attribuée à l’Agence du Transport terrestre (ATT), une partie des recettes de la commune a été sur le point d’être confisquées par le Trésor public en vue du paiement des dettes de la mairie, et tout récemment, le Service autonome de Maintenance de la ville d’Antananarivo (SAMVA) est passé sous la tutelle du tout nouveau ministère de l’Eau alors que ce service qui assure la collecte des ordures ménagères dans la capitale était autrefois sous la coupe de la mairie. Autant d’événements qui agacent naturellement l’équipe de Andry Rajoelina.

Derrière cette lutte apparente, c’est l’échéance de 2012 ou de fin 2011 qui est en jeu. Marc Ravalomanana a la possibilité légale de briguer un troisième mandat d’après la Constitution de la République de Madagascar. L’équipe de Andry Rajoelina, requinquée par la victoire de décembre 2007, entend cependant l’empêcher de rester longtemps au pouvoir. Et ce ne sont pas les moyens qui leur manquent a priori, étant donné que tous les adversaires de Ravalomanana sont prêts à en découdre. La lutte de pouvoir est ainsi engagée bien avant l’échéance présidentielle. Le parti au pouvoir, le TIM, agissant en chat échaudé, se restructure autant que possible après la défaite lors de l’élection communale de fin 2007 dans la capitale. Le but est de se relever d’une défaite pour en ressortir plus fort. Qui vivra verra.