lundi , 6 mai 2024
enfrit
A la une des journaux du lundi 26 mai, la grogne de la presse et l'incendie dans la Zone Forello. Journalistes et travailleurs des zones franches sinistrés se trouvent dans la rue, pour des raisons loin d'être similaires.

Malaises dans le milieu journalistique et industriel.

La presse dans la rue


L’Edito de Tribune rappelle la date du 25 mai, la Journée de l’Union africaine qui a été éclipsée par la fête des mères, à l’heure où on se pose des questions sur l’opportunité d’adhérer à nouveau à l’UA, qui n’a point été efficace par le passé. Adhésion qui s’explique par l’ouverture du pays au monde, s’il ne reste plus, selon Midi Madagasikara, « que la décision de l’Assemblée nationale » pour que Madagascar fasse partie du concert africain. Tribune mentionne cependant une note positive : Madagascar deviendra, de par son adhésion à l’UA, un « modèle de démocratie et de liberté d’expression » pour les frères du continent. Démocratie allant de pair avec liberté de la presse, l’ensemble des quotidiens malgaches parlent d’un événement inédit, selon Tribune, d' »une longue marche » au vu des difficultés que les journalistes ont rencontré depuis quelques mois pour la Gazette de la Grande Île, qui concerne la « marche des journalistes » de la stèle de commémoration du 120è anniversaire de la presse à Madagascar vers le ministère de la communication, suites aux mises en garde du ministre de la justice et du FFKM. Tribune frappe fort : « les militaires et les églises n’ont rien à apprendre à la presse ». Cette descente dans la rue est « une première à l’échelle mondiale, (?) pour tirer la sonnette d’alarme ». Toujours selon ce quotidien, « l’actuel régime serait le plus dur à l’égard de la presse et des journalistes car c’est le premier et le seul qui a su provoquer cette descente des journalistes dans la rue (?), une contestation contre un état d’esprit que certains entretiennent depuis quelques temps : La pensée unique et l’exclusion ». L’Express quant à lui fait écho des déclarations présidentielles en la matière à la veille de son départ pour Washington via Johannesburg pour assister à la 30è conférence du « Global Health Council », selon lesquelles Ravalomanana lui aussi se met à mettre en garde la presse, mais cette fois ci d’une manière détournée : « Au vu de la situation actuelle que vit le pays, je ne pense pas que vous allez à l’encontre des conseils de raiamandreny alors je vous conseille de faire quand même attention« , dixit Monsieur le Président de la République.


Pour l’hebdomadaire Ny Vaovaontsika, dans son éditorial, le problème résiderait plutôt dans la source même des informations, « les institutions ne sont pas fiables en matière d’information (?), c’est au peuple, voix du Seigneur, d’avoir le dernier mot. Et c’est ce peuple qui est donc la première source d’information que se veut être porte-parole le journaliste professionnel (?). Il appartient donc aux responsables de se responsabiliser et non attendre qu’un journal paraît pour faire des journalistes des parias ».


Incendie dans la zone industrielle Forello.


400 milliards de dégâts et plusieurs milliers d’ouvriers des zones franches mis au chômage selon l’Express, tel est le bilan de l’incendie qui s’est déclaré dans la zone Forello, dans la partie sud de la capitale. Ce quotidien met en valeur l’ampleur de l’incendie « l’un des plus graves que le corps des sapeurs pompiers de la ville d’Antananarivo ait eu à affronter ces dernières années, après le désastre socio-économique de la disparition du site royal du Palais de la Reine. Si pour l’Express, « l’enquête est déjà en cours pour déterminer avec exactitude les origines de l’incendie ou les éventuelles responsabilités », La Gazette titre déjà « la responsabilité de M. Monloup mis en jeu », « les 15 entrepôts n’ont fait l’objet d’aucune installation visant à prévenir les risques d’incendie. Le propriétaire, à savoir M. Monloup, a mis en location les bâtiments tout en sachant que la sécurité n’est pas du tout assurée, comme devait le stipuler le cahier des charges dans ce genre de circonstances ». Le feu provenant d’un incinérateur d’ordures s’étant propagé aux installations voisines, La Gazette dénonce l’iniquité de traitement rencontré par les opérateurs locaux et étrangers : « il est fort étonnant de constater que les opérateurs locaux sont soumis au strict respect des normes, alors que des investisseurs étrangers se considérant comme des « bienfaiteurs » en pourvoyant des emplois aux jeunes malgaches se permettent d’agir impunément au mépris de la loi ».