mardi , 7 mai 2024
enfrit
Le « premier ministre » des légalistes a réagi fermement à ce qu’il qualifie d’excès de violence de la part des militaires qui ont fait allégeance aux autorités de la transition. Il estime que sa nomination a créé de la nervosité dans l’autre camp.

Manandafy Rakotonirina : « Je les rends nerveux »

En tant que vieux loup de la politique, la mission du « premier ministre » de Marc Ravalomanana ne serait pas de former un gouvernement. Loin s’en faut. Il s’agit pour le moment pour les légalistes d’avoir une personne qui incarne l’autre autorité. A première vue, une telle stratégie paraît bien futile. Quand on pense que Andry Rajoelina a fait pareil il y a deux mois de cela en nommant un premier ministre d’un gouvernement insurrectionnel, c’est presque dans la logique des choses.

Après la répression violente digne d’une opération militaire à Anosy, Manandafy Rakotonirina lie l’excès de zèle de ces éléments armés à sa propre personne. « Le fait que je suis là (en tant que premier ministre) les rends nerveux », affirme-t-il. Il a appelé à la cessation des violences militaires. Que l’armée redevienne des forces de l’ordre et ne croit pas être une force de pacification » tance-t-il.

Le « premier ministre » Manandafy Rakotonirina de lancer une petite provocation tout en rappelant que Madagascar n’est pas en guerre. « Si la HAT veut que l’on soit un pays à conflits, cela ne fait rien, on va faire appel à une intervention de forces internationales » dit-il. Il s’est dit faire l’objet d’un projet d’arrestation et que les habitants de son quartier, Ampefiloha, se sont organisés spontanément en comité de vigilance pour défendre le « premier ministre ». Il estime que cela pourrait contribuer à faire monter la tension chez l’autre camp.

Manandafy Rakotonirina a rencontré quelques représentants du corps diplomatiques. « Ils me demandent de ne pas faire de publicité sur nos rencontres », s’excuse-t-il ne pouvant pas apporter de détails. « Certains ambassadeurs ont encore peur pour leur sécurité physique », regrette le fondateur du parti MFM, faisant référence au spectaculaire coup de force des militaires avec Andry Rajoelina le 17 mars dernier à Antanimena.

Celui qui porte désormais l’espoir des légalistes réitère que la paix sociale n’est pas encore rétablie à Madagascar. Selon l’autre « premier ministre », les ambassadeurs ont encore des appréhensions sur la sécurité dans le pays. « L’effet d’annonce n’est pas suffisant, il faut que le retour à la normale soit vécu », souligne Manandafy Rakotonirina. Il se montre inquiet de l’isolement de Madagascar et se veut pragmatique. « Les 80% du budget de l’Etat proviennent de l’extérieur, nous avons intérêt à renouer avec eux pour pouvoir financer les actions de développement ».