mercredi , 1 mai 2024
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Le gouvernement de transition met en place une cellule de crise pour mâter le mouvement de contestation initié par les partisans des trois autres mouvances politiques. Le premier ministre Monja Roindefo annonce la rupture du dialogue.

Manifestation : le gouvernement Roindefo fait face à la crise

Après les manifestations des anti-HAT et opposants au gouvernement de transition unilatéral de la mouvance Rajoelina, le premier ministre Monja Roindefo s’est enfin trouvé un bon motif pour justifier la rupture du dialogue avec les autres mouvances politiques à l’appel de l’ancien président Zafy. « Nous n’allons pas participé aux négociations », a-t-il martelé. Monja Roindefo conditionne la reprise du dialogue par des « gestes républicains ».

La HAT a officiellement condamné les manifestations de vendredi et samedi derniers qui ont causé des troubles à Antananarivo.  La contre-attaque a été immédiate après la première réponse musclée apportée par l’Emmo Reg avec l’appui surprise du FIS. Dans ce qui est qualifié de « guerre », une cellule de crise est mise en place pour faire face aux mouvances Ravalomanana – Zafy – Ratsiraka. Cette entité inclut plusieurs ministres du gouvernement Roindefo II.

A part les ministères des forces armées, dont celui de la Défense nationale, de la Sécurité publique et le secrétariat à la gendarmerie, on retrouve aussi dans la cellule de crise, les ministères des Finances et du budget, de la population, de la décentralisation. Le gouvernement Roindefo est allé jusqu’à mobiliser l’ancien légaliste Alain Andriamiseza qui a hérité du portefeuille de la Pêche et des ressources halieutiques.

Nadine Ramaroson, ministre de la Population, trouve que l’implication d’Alain Andriamiseza, « l’un des animateurs des manifestations des légalistes et pro-Ravalomanana est précieuse pour la cellule de crise. Elle justifie la raison d’être de cette entité comme étant la nécessité pour la population de se défendre, d’où la présence du ministre de la… population.  « Que le peuple ne soit plus utilisé comme un moyen » politique, poursuit-elle.

La cellule de crise mise sur la capacité de dissuasion des forces de l’ordre dont la Force d’intervention spéciale dirigée par les fraîchement promus lieutenant-colonels Charles Andrianasoavina et René Lylson. Elle peut aussi compter sur la détermination de la ministre de la  Justice. « Je mets en garde ceux qui s’avisent à créer des troubles », dit celle-ci, rappelant qu’il y a bel et bien un Etat et des lois dans le pays.

Pour être un peu plus dissuasive, Christine Razanamahasoa prévient que les délits commis par les manifestants après la date du 09 septembre 2009, ne seront pas concernés par l’amnistie et l’effacement de peine annoncés dans les accords de Maputo I. Elle accuse les trois mouvances de chercher à créer des troubles.

Selon la ministre Nadine Ramaroson, la cellule de crise doit aussi gagner la bataille de la communication. Dans cette guerre de propagande, l’existence d’un pouvoir légal et légitime après les accords de Maputo est au centre du débat. La mouvance Rajoelina qui monopolise les médias nationaux et domine l’audiovisuel privé se livre au lavage de cerveaux et à la célébration du culte de la personnalité.