mercredi , 1 mai 2024
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Le bouc émissaire de la justice de la transition regagne la case prison. L’homme politique Raharinaivo Andrianatoandro a été placé sous mandat de dépôt en raison de sa présence à Ambohijatovo lors des manifestations dénonçant le « faux » gouvernement de consensus.

Manifestation politique : Raharinaivo Andrianatoandro emprisonné pour l’exemple

Au départ, il a été convoqué à la gendarmerie pour enquête. Le député Raharinaçivo Andrianatoandro s’est présenté de bonne foi auprès de la gendarmerie à Ankadilalana. L’homme a été conduit au camp de la gendarmerie de Betongolo, là où se déroulent les enquêtes concernant les affaires ayant trait à la politique.

Après avoir été entendu durant une heure trente, le porte-parole du parti TIM a été aussitôt déféré au parquet puis jeté dans la prison d’Antanimora. Raharinaivo Andrianatoandro est inculpé pour avoir organisé un attroupement sans autorisation. En prime, la justice de la transition lui attribue des responsabilités dans la destruction de bien d’autrui lors des manifestations politiques réprimées par les forces de l’ordre. 

Délit de présence

Le député Raharinaivo Andrianatoandro paie les frais de sa présence à Ambohijatovo. Il avait essayé de négocier avec les forces de l’ordre l’accès à la place de la démocratie. Il n’a pas été arrêté sur le champ vu qu’aucun délit ne pouvait être retenu contre lui. Ayant reçu la convocation de se présenter devant les autorités, le membre de la délégation de la mouvance Ravalomanana s’est montré plutôt confiant. « Je n’ai rien à me reprocher, dit-il, j’ai moi-même appelé les manifestants à rester assis et à garder leur calme ».

Le colonel Richard Ravalomanana, commandant de la gendarmerie à Analamanga avait prévenu qu’il sera difficile pour toute personne arrêtée lors d’une manifestation de plaider non coupable. Le cas Raharinaivo Andrianatoandro paraît comme un exemple de délit de présence, censé décourager les autres leaders de l’opposition. La mise en garde est aussi valable pour les simples citoyens invités par les autorités à quitter tout lieu de manifestation.

Dans les camps des trois mouvances, on accuse les autorités de la transition de provoquer des réactions de violence en usant de la force pour empêcher une manifestation politique d’avoir lieu. Le préfet de Police d’Antananarivo pense qu’une autorisation officielle reste envisageable mais pas sur les places de la démocratie à Ambohijatovo ni sur la place du 13 mai à Analakely.

Le colonel Richard Ravalomanana avait rappelé les peines encourues par les personnes inculpées dans le cadre d’une manifestation politique non autorisée. Les organisateurs  d’attroupement illégal, les provocateurs et auteurs de troubles risquent 15 jours à 5 ans de prison. La dissuasion la plus efficace est pour le moment l’usage de la force avec des éléments armés de kalachnikov et non pas une force anti-émeutes réglementaire.