lundi , 29 avril 2024
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Le projet avorté d’une tentative de prise du Palais du premier ministre à Mahazoarivo est un fait. Les accusations formulées devant caméra par des aveux soutirés des personnes arrêtées soulèvent quelques doutes. Trop pressés de mouiller le président évincé Marc Ravalomanana, le Lt Colonel Lylson de la Force d’intervention spéciale et Alain Ramaroson, « messieur Défense » de la HAT, ont écorné malgré eux la crédibilité de l’enquête.

Manipulation médiatique de la FIS et de la HAT : la mouvance Ravalomanana réagit

Le porte-parole de Marc Ravalomanana a démenti tout lien du président en exil dans la tentative de prise du palais de Mahazoarivo rebaptisée « coup d’Etat » par la HAT. « Ce n’est pas du tout vrai. Il est difficile de croire que le président Ravalomanana puisse donner un tel ordre », a déclaré Guy Rivo Randrianarisoa. « Les dégâts pendant un an sont assez et la violence ne résout pas le problème », a-t-il ajouté, rappelant que la mouvance Ravalomanana ne cesse de chercher une solution dans le respect et dans la paix.

« Le coup d’Etat avorté dernièrement n’est pas une plaisanterie ni une mascarade » devait se justifier les médias de propagande de la HAT. La simplicité du dénouement de l’affaire et l’amateurisme avéré des présumés putschistes laisserait croire le contraire. L’implication de militaires ayant travaillé au niveau de l’ancienne présidence de la république rappelle la division dans les rangs de l’armée. La HAT veut absolument politiser l’affaire et accuser directement Marc Ravalomanana. Pour ce faire, la FIS du Lt Colonel Lylson manipule bien les médias en diffusant des enregistrements vidéos faites sur le lieu des arrestations. Des prévenus qui viennent de subir un traumatisme physique et psychologique y font des aveux détaillés dans une sorte d’interview dirigée.

Ce qu’il fallait démontrer c’est l’implication de Marc Ravalomanana en tant que commanditaire et financeur de ce que la HAT appelle un coup d’Etat. « Je ne connais pas la source de l’argent… C’est un colonel qui effectue le paiement… Il paraît que l’argent provient de Ravalomanana », lâche un sous-officier arrêté. De quelle somme il s’agit. Chaque homme est payé 40 000 ariary pour une journée de travail, soit en tout environ 800 000 ariary pour payer les soldats envoyés faire un coup d’Etat. Le Lt Colonel Lylson cuisine un civil, propriétaire de la voiture utilisée. « Je ne m’occupe que du transport, j’ai déjà reçu 1 million d’ariary pour deux jours de location, puis 400 000 ariary et enfin 200 000 ariary en complément du premier », lâche le prévenu.

Moins de 3 millions d’ariary investis pour prendre la primature, ce serait de la mesure d’austérité. Les tenants du pouvoir actuels, qu’ils soient politiques ou militaires, sont bien au courant qu’il faut beaucoup plus pour fomenter un coup d’Etat. Les militaires, des opposants aux putschistes qui sont au pouvoir, se débrouilleraient avec leur argent de poche ! La HAT et la FIS mettent en avant la culpabilité du général Raoelina, le chauffeur de cet ancien responsable de la sécurité présidentielle et un ancien conducteur de la voiture présidentielle. Pour renforcer la thèse d’un projet dangereux avec un bain de sang potentiel, l’implication d’un ancien responsable de l’artillerie à la disposition de la garde présidentielle est martelée. En tout cas, l’équipe démasquée à Ambohijanaka n’a rien d’un commando.