dimanche , 19 mai 2024
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Avec optimisme et toujours une certaine suffisance, Andry Rajoelina aborde le deuxième rendez-vous de Maputo en rappelant que c’est avec lui que l’on doit négocier. Il a insisté sur l’ouverture de sa mouvance sous certaines conditions et a justifié la présence de ses alliés politiques dans sa délégation.

Maputo II, Andry Rajoelina ouvert mais surveillé de près

Le chef de la transition de fait essaie de rappeler qu’il est bien l’homme fort du pays, les autres ne sont que des collaborateurs. Andry Rajoelina se dit ouvert à toutes collaborations, sous réserve de bonne foi et de patriotisme. « Je ne pourrais pas travailler avec des gens qui ont l’intention de créer des problèmes », dit-il.

Pour celui qui a pris le pouvoir en mars 2009 par la rue et avec l’aide des militaires, le plus important n’est pas le pourcentage des sièges acquis dans les différentes institutions de la nouvelle transition mais la volonté des autres mouvances à proposer des personnes prêtes à travailler pour le pays.

Au-delà de « l’inacceptable collaboration avec les fauteurs de troubles », Andry Rajoelina met en garde les opposants. « Je ne vais pas tolérer toute remise en cause de la transition », prévient-il. Le patriotisme, c’est le critère ou prétexte évoqué par Andry Rajoelina pour accepter ou non que des personnalités sont habilités à intégrer la cohabitation avec le TGV.

Le président de la HAT justifie la présence de ses alliés politiques dans sa délégation pour Maputo II par les enjeux. Il a besoin de Monja Roindefo car on va discuter des institutions et de la distribution des rôles. « Il y a des structures qui vont peut-être changer, il va porter la parole du gouvernement », explique Andry Rajoelina.

La HAT est représentée en la personne de Alain Ramaroson. La nièce de ce dernier et ministre de la population Nadine Ramaroson sera aussi du voyage aux côtés de Rajoelina convaincue qu’elle y va pour être la porte-parole de la… population et justifier la lutte pour le changement. On note également la présence de représentants de la société civile pro-TGV.

Pour les observateurs, les alliés de Andry Rajoelina veulent réparer les concessions faites lors de Maputo I et la perte des acquis du régime de transition de fait. Le jeune loup s’est fait dévorer par les dinosaures. Le chef de la transition ne veut plus aller dans l’arène tout seul. « Chacun a des mots à dires, des causes à défendre, toute la délégation doit prendre part aux discussions », insiste Andry Rajoelina. A moins que l’on ait peur des membres de sa mouvance, insinue-t-il.

Les alliés de la HAT, regroupés dans ce qu’ils appellent les Forces du changement ont-ils réussi à convaincre Andry Rajoelina de ne plus affronter seul les autres chefs de mouvance. Le jeune chef de la transition milite même pour la publicité des débats. « On devrait diffuser en direct ce que la mouvance Rajoelina dit », propose-t-il. On ne pourra plus dans ce cas l’accuser de ne pas avoir défendu la cause de ses partisans.

La mouvance Rajoelina vient à Maputo pour « défendre des idées ». Le chef de la première transition considère qu’il a déjà fait beaucoup de concession lors de Maputo I, ayant été rappelé à l’ordre par ses alliés. « On verra sur quoi on pourra faire preuve de tolérance », dit-il. Il estime toutefois que la solution à la crise pourra être trouvée si tout le monde fait des concessions.