jeudi , 2 mai 2024
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Rideau sur le troisième sommet politique de Maputo. Malgré son refus de se rendre dans la capitale mozambicaine, Andry Rajoelina a participé à distance aux discussions. L’espoir est permis pour les uns. Le pays se trouve, plus que jamais, dans une impasse pour d’autres.

Maputo III : Des espoirs et désespoir

Le sommet de Maputo, la troisième du genre mais sans Andry Rajoelina, a pu accoucher d’une esquisse de gouvernement. Les mouvances Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana ont pu procéder à la répartition des ministères au sein du prochain nouveau gouvernement de la Transition.

Ayant fait le déplacement, le Premier ministre, Eugène Mangalaza, est optimiste. Il pense pouvoir mettre en place très prochainement le nouveau gouvernement d’union nationale. L’esquisse de Maputo III sera proposée par le Premier ministre au président de la Transition, Andry Rajoelina. 

L’essai de répartition des ministères a été pourtant refusé par Rajoelina. Ce dernier n’est pas d’accord en voyant un grand nombre de ministères « stratégiques » passer aux autres mouvances politiques.  Pourtant en acceptant la répartition des ministères entre quatre mouvances politiques dans un gouvernement d’union nationale, toutes les parties concernées devaient avoir pensé faire des concessions.

La mouvance Andry Rajoelina affirme avoir déjà fait d’énorme concession en acceptant de partager le pouvoir. Pour sa part, la mouvance Marc Ravalomanana affirme avoir déjà beaucoup concédé en acceptant l’auteur d’un coup d’Etat diriger le pays.

Le troisième sommet de Maputo est malgré tout une source d’espoir pour certains. Le gouvernement d’union nationale est attendu bientôt. Pour d’autres, Maputo III n’est qu’un pas de plus vers l’enlisement, car le compromis tant attendu est impossible à trouver. Le communiqué publié par la présidence de la Transition à la suite de la proposition des trois mouvances a été des plus clairs. Andry Rajoelina considère comme une « provocation » l’esquisse du nouveau gouvernement à Maputo.

L’évolution de la situation politique après ce troisième sommet des chefs de mouvance à Maputo dépendra pourtant de l’attitude de Rajoelina et de ses collaborateurs. Jusqu’à présent, les ministres sortants continuent d’assumer leur mission, comme si de rien n’était. Les partisans du jeune putschiste l’incitent déjà à poursuivre la route sans les autres mouvances. Ils pensent malgré tout accélérer le processus devant mener vers la quatrième République. L’ensemble de la communauté internationale brandit pourtant des sanctions si le gouvernement de consensus n’est pas mis en place dans les prochains jours.

En attendant, le nouveau Premier ministre, Eugène Mangalaza, donne l’impression d’un véritable isolement, car les ministres sortants, déjà ignorés par le nouveau chef de gouvernement, s’affichent fièrement aux côtés de Rajoelina à la moindre occasion.