dimanche , 28 avril 2024
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La Haute Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats officiels de la présidentielle du 16 décembre : Ravalomanana estélu au premier tour.

Marc Ravalomanana élu au premier tour

 » Premier tour dia vita « , c’est à dire « le premier tour suffit « , le fameux cri de victoire des sympathisants de
Ravalomanana, place du 13 mai, durant les manifestations de rue, a été concrétisé par les juges électoraux. Et la joie
s’est fait sentir dans les rues d’Antananarivo aussitôt après la publication des résultats officiels.
Le verdict de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) ce 29 avril à Antananarivo est sans appel : Marc Ravalomanana est
élu président de la République de Madagascar au premier tour du scrutin du 16 décembre 2001, étant crédité de
51,46% des voix, contre 35,90% à Didier Ratsiraka.
Les résultats du 25 janvier, résultats devenus nuls et non avenus après l’annulation par la Chambre administrative de la
nomination des membres de la HCC de l’époque, on le sait, ont crédité respectivement les deux candidats de 46% et
40% des voix. Les quatre autres candidats ayant chacun engrangé moins de 6% des suffrages exprimés.

Anomalies

Après un nouveau décompte des voix, conformément à l’Accord de Dakar et à l’exigence de la Chambre administrative
de la Cour Suprême de Madagascar, les juges électoraux ont effectivement constaté des anomalies sur les résultats
publiés antérieurement. Des exemples d’irrégularités ou de signes flagrants de fraudes et de manipulation des résultats
ont été exposés au cours de la séance de la Haute Cour. Parmi eux, le témoignage de l’Avocat général de la province de
Fianarantsoa, un témoignage attesté par un huissier, qui a fait état de l’ordre donné durant la période électorale par le
gouverneur Emilson, proche de Didier Ratsiraka, en vue de modifier les résultats de quelques villes de sa province. Les
préfets et sous-préfets, selon ce témoignage, ont été enjoints de retarder l’acheminement vers Antananarivo des
procès-verbaux sur les résultats de chaque bureau de vote. Cela a permis la modification des chiffres et la falsification des
procès-verbaux. Les juges électoraux qui ont recueilli ce témoignage devaient procéder à la comparaison des
procès-verbaux envoyés par l’administration à ceux fournis par les observateurs des élections et les candidats. Et la
différence a été effectivement constatée.
Ainsi, sur la totalité des 16.493 bureaux de vote retenus, un peu plus de 6000 procès-verbaux ont nécessité une
vérification stricte. Les procès-verbaux issus de différentes sources pour 10.253 bureaux de vote ayant été identiques,
donc exempts de tout soupçon.

Transparence

Afin de répondre au souci de transparence exigée par les observateurs des élections et par l’opinion publique en général,
la HCC met à la disposition du public les résultats de la présidentielle, bureau de vote par bureau de vote. Les détails des
résultats par bureau de vote seront visibles prochainement sur le site internet de la Haute Cour (www.simicro.mg/hcc),
tandis que le public peut en même temps consulter sur place, au siège de la HCC, ces résultats.
Les juges électoraux, dans l’arrêt qu’ils ont rendu ce 29 avril, ont précisé l’annulation totale, pour irrégularités, du vote
effectué dans 105 bureaux de vote. L’annulation partielle des votes concernent en outre 2838 électeurs. Sur plus de 6
millions d’électeurs 4.565.708 ont voté le 16 décembre. Ce qui donne un taux de participation de 67,94%.

Alternance

 » Il faudra que le camp de Didier Ratsiraka accepte l’alternance du pouvoir « , a déclaré Eugène Voninahitsy, farouche
opposant au président sortant Didier Ratsiraka. Ce qui n’est pas acquis d’avance. Didier Ratsiraka a déjà émis des réserves
à l’endroit de la composition de la Haute Cour remise en scelle par la Chambre administrative. Et ses principaux
défenseurs ont même brandi la menace de la sécession en cas de victoire au premier tour de Marc Ravalomanana.
 » L’effectivité du soutien de l’armée à Marc Ravalomanana et à ce verdict de la Haute Cour dépendra de la bonne foi des
officiers qui ont défendu Didier Ratsiraka au nom de la légalité  » a soutenu par ailleurs un officier général proche de
Ravalomanana.  » Ces officiers ont protégé Ratsiraka au nom de la légalité et maintenant la légalité est du côté de
Ravalomanana « , conclut-il.