vendredi , 3 mai 2024
enfrit
En deux mois de pouvoir, les dirigeants de la Transition ont emprisonné une dizaine de partisans et de collaborateurs de Marc Ravalomanana. Le président en exil a demandé la libération sans condition des nouveaux prisonniers politiques à Madagascar.

Marc Ravalomanana exige la libération des prisonniers politiques

La libération des hommes politiques condamnés par la Justice durant la présidence de Marc Ravalomanana a été un cheval de bataille de l’équipe de Andry Rajoelina avant le coup d’Etat de mi-mars. Des prisonniers ont été effectivement libérés depuis la prise du pouvoir par les dirigeants de la Transition. Mais ils ont été aussitôt remplacés par d’autres personnalités qui ont soutenu la cause de Marc Ravalomanana.
La Haute Autorité de la Transition (HAT) s’est ainsi illustrée par sa promptitude à la répression et à l’arrestation systématique de ceux qui militent pour le retour à l’ordre constitutionnel. 

Dans une déclaration publiée depuis Pretoria, le président en exil a exigé la libération de tous ceux qui ont été emprisonnés par le pouvoir de Transition à Madagascar. Marc Ravalomanana  a cité notamment le Premier ministre Manandafy Rakotonirina, les militaires, les parlementaires qui ont soutenu la manifestation des anti-HAT et plus particulièrement la militante la plus active des femmes légalistes, Ihanta Randriamandranto.
Outre ceux qui croupissent déjà en prison, d’autres leaders du mouvement légaliste, qui exigent le retour de Marc Ravalomanana au pouvoir, sont actuellement activement recherchés par les militaires, pour ne citer que le bras droit de Manandafy, Constant Raveloson et l’ancien ambassadeur Dieudonné Razafindralambo. 

L’attitude de la HAT a été dénoncée par Ravalomanana. Depuis deux mois, simples manifestants, politiciens, parlementaires, journaliste et militaires ont connu les méthodes musclées du gouvernement de Transition. Les actions les plus répréhensibles sont exécutées par la Commission nationale mixte d’enquête (CNME) qui a déjà procédé à plusieurs dizaines d’interpellation. La CNME a été en effet mise en place afin de mater notamment toute velléité d’opposition à la Haute Autorité de Transition. Elle est composée essentiellement des militaires qui ont activement organisé la mutinerie qui a débouché sur le départ forcé de Marc Ravalomanana le 17 mars.

La cellule d’arrestation de la CNME a récemment fait l’objet de vives critiques de la part des médias et de la société civile en raison de ses méthodes musclées. Des photos ont circulé dans la presse locale et sur internet sur ces manières fortes, obligeant les responsables à spécifier que les militaires s’efforcent de « respecter » les procédures légales et les droits de l’homme dans leurs actions. En tous cas, en quelques semaines, la CNME s’est très vite fait passer pour le bras armé de la Haute Autorité de Transition.