vendredi , 26 avril 2024
enfrit
Lors de son intervention pour dénoncer l’abus de pouvoir, la violation des droits et l’utilisation de la force contre son épouse et sa belle-fille, le président Marc Ravalomanana a aussi évoqué l’urgence de trouver une solution politique à la crise malgache et compte sur la médiation et l’arbitrage de la SADC. Il a fait mention d’une feuille de route amendée après avoir dénoncé l’impasse due à la violation de la lettre et de l’esprit par l’autorité unilatérale de la transition.

Marc Ravalomanana pour l’application d’une feuille de route amendée

Qu’en est-il de ces amendements ? Les discussions sont en cours et Marc Ravalomanana s’est retenu de relever les détails. Seulement, il a affirmé que des changements vont être apportés. « Pour vous, membres du gouvernement, appliquez cette feuille de route amendée et rien d’autre », a-t-il déclaré. Il a aussi appelé la SADC à mettre la pression pour que ce nouveau document soit appliqué.

Dans le cadre de sa rencontre avec Andry Rajoelina aux Seychelles, les changements apportés à la feuille de route ont été défendus après de la SADC par Marc Ravalomanana . « Nous avons dit que la feuille de route n’est pas parfaite et que les futures améliorations traiteront des points critiques ». Le président en exil indique la SADC « a déjà fait des objections à plusieurs moments sur la manière d’appliquer cette feuille de route ».

Une feuille de route baffouée par les autorités de la transition

La mouvance Ravalomanana a dénoncé l’attitude d’un Andry Rajoelina qui méprise le pouvoir et l’autorité du premier ministre de consensus et déplore que des pays étrangers aient interféré dans la composition du gouvernement. Elle a vivement critiqué « les violations ou la non-implication de certains articles de la feuille de route tels les principes du partage du pouvoir, de l’inclusivité et de la proportionnalité ».

« L’application d’une feuille de route en totale adéquation avec la lettre et l’esprit est le secret d’une transition réussie ; tant que la feuille de route est considérée par les autorités de transition comme un obstacle à son pouvoir unilatéral, la transition et les institutions de l’Etat n’auront pas de légitimité surtout que l’aspect consensuel de la transition est bafoué ou ignoré », soutient la mouvance Ravalomanana.

De tel constat n’est pas seulement un point de vue de la mouvance Ravalomanana car il est partagé par une partie de la communauté internationale et en particulier les Etats-Unis. « Le manque de progrès dans l’application de la feuille de route explique que la suspension de Madagascar au sein de la SADC et de l’UA n’a pas encore été levée et que les sanctions contre le pays sont maintenues ».

Retour sans condition

Le président Ravalomanana a fait part à la SADC sa conviction que seul son retour au pays est la clé de l’impasse dans la résolution de la crise politique. Il rappelle que les conditions de ce retour définies dans la feuille de route ont été l’amélioration de la situation politique et de la sécurité et que cela a été amendé par le sommet de Sandton en « un retour sans condition».

« Cela signifie que des facteurs comme l’amnistie, un mandat d’arrêt ou des décisions de justice contre ma personne, des arguments de sécurité ne peuvent être utilisés pour empêcher mon retour au pays, comme ils n’ont pas été utilisés contre le retour du président Ratsiraka » a-t-il ajouté.

« Les autorités de la transition sont priées de lever les obstacles qu’ils ont dressés contre mon retour » a déclaré dans un communiqué le président Ravalomanana, sans avoir dévoilé les dessous de la rencontre des Seychelles. Pour l’instant, la HAT a montré qu’elle est prête à tout pour empêcher, du moins retarder, ce retour.