lundi , 29 avril 2024
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Le président déchu Marc Ravalomanana souhaite la mise en place d’une Transition « neutre » et « consensuelle ». Ce qui, à ses yeux, nécessite la désignation d’un président autre qu’un putschiste.

Marc Ravalomanana pour une transition véritablement neutre

Andry Rajoelina n’est qu’un putschiste. Il ne mérite pas de diriger le pays. C’est le résumé de la position actuelle de Marc Ravalomanana qui attend la mise en place d’une transition véritablement « neutre » comme stipulé dans l’accord de Maputo et la Charte de la Transition. 

Lors d’une conférence de presse à distance dimanche 18 octobre, Marc Ravalomanana a réitéré cette position. L’actuel président de la Haute Autorité de la Transition ne peut être légitimé président d’une nouvelle Transition vers la quatrième République. 

Lors de l’entretien téléphonique, le président en exil a fait part de sa volonté de collaborer avec toutes les entités prêtes à rétablir la légalité dans la gestion du pays. A cet effet il n’a pas exclu une coopération avec le Premier ministre sortant Monja Roindefo, en brouille depuis quelques temps avec la Haute Autorité de la Transition.

Depuis son départ forcé en mi-mars, c’est bien la première fois que Marc Ravalomanana a accordé un entretien en direct à des membres de la presse à Antananarivo. L’entretien téléphonique a été amplifié dans la grande salle du siège du mouvement légaliste à Bel’Air. Quelques leaders pro-Ravalomanana ont assisté à la séance. 

Cette entrevue téléphonique a été en outre une occasion pour Marc Ravalomanana d’annoncer que la prochaine rencontre entre les chefs de file des quatre mouvances politiques signataires des accords de Maputo aura probablement lieu du 3 au 5 novembre à Addis-Abeba. 

Marc Ravalomanana a en effet soutenu que seuls les chefs de file sont habilités à prendre la décision finale au sujet de la désignation des principaux occupants des postes-clé de la Transition. Une manière pour lui de désavouer les initiatives prises lors de la dernière réunion du Groupe de contact et des médiateurs internationaux sur la crise malgache, le 6 octobre à Antananarivo. Laquelle a suggéré Andry Rajoelina comme président de la Transition, Emanuel Rakotovahiny, vice-président et Eugène Mangalaza, Premier ministre.

Ces différentes nominations devraient attendre l’aval des chefs de mouvance. Pour Marc Ravalomanana, encore réfugié à Johannesburg actuellement, « il n’y a pas d’Etat » pour le moment à Madagascar.