C’est par un coup de gueule et un coup d’éclat que le sommet des chefs de mouvance politique a démarré à Addis-Abeba. Les négociations n’ont pu reprendre que très tard dans la nuit du 3 novembre. Marc Ravalomanana est sorti de la salle de réunion après la séance d’ouverture, exigeant la présence du médiateur de la SADC, Joaquim Chissano.
L’impossibilité d’un consensus se profile déjà à l’horizon. Marc Ravalomanana a avancé deux noms pour devenir éventuellement président de la Transition : Manandafy Rakotonirina, le Premier ministre qu’il a nommé en avril, et Raymond Ranjeva, un juriste siégeant au Tribunal Pénal international de La Haye et supposé comme une personnalité neutre.
Dans son allocution, le président en exil a spécifié : «La Mouvance Ravalomanana est décidée et est en droit de réclamer le poste de Président de la Transition. Ceci, essentiellement en raison de la légitimité démocratique dont elle dispose à la suite des élections de 2006».
Le ton est donc donné du côté de Marc Ravalomanana. Pour sa part, Andry Rajoelina réitère sa ferme volonté de rester à la tête de la Transition. Il n’entend pas céder un pouce. Et s’accroche aux initiatives des médiateurs réunis à Antananarivo, le 6 octobre. Une réunion que la mouvance Marc Ravalomanana considère comme entachée de «vice de procédure».