dimanche , 5 mai 2024
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La banque centrale dispose encore d’une réserve de devise pour trois mois. L’information a été balancée sur les ondes d’une station privée par le premier ministre de la transition. Au lieu de rassurer le milieu économique, Monja Roindefo a provoqué une petite panique.

Marché de devise : l’ariary à nouveau sur une mauvaise pente

La pénurie de devise se précise. Les réserves permettent d’alimenter le marché interbancaire pour trois mois encore. Or, les devises arrivent aux compte-gouttes puisque les différentes mannes sont bouchées à cause de la crise. Résultat, certains bureaux de change adoptent une mesure quelque peu radicale, motivée par l’attentisme ou la prudence. Le montant de devises vendues à un acheteur est plafonné à 7000 euros.

Bien que de telle mesure ne soit pas illégale, elle influence le marché de devise. Si le plafonnement des ventes fait tâche d’huile, les réserves ne seront pas trop vite épuisées. Par contre, cela risque de coûter cher aux opérateurs économiques. La diminution de l’offre en devises provoque inévitablement la baisse de la valeur de la monnaie nationale. L’ariary tient le coup par rapport au dollar mais ne fait pas le poids face à l’euro.

Depuis mi-septembre, l’euro devient cher, frôlant la barre des 3000 ariary. Si le premier ministre Roindefo écarte pour le moment l’hypothèse d’un glissement, la mauvaise santé de la monnaie nationale rappelle que le pays est à nouveau en crise. L’ariary s’est considérablement affaibli au premier trimestre de l’année 2009, en raison de la crise politique. Il s’est stabilisé vers le mois de juin, à une époque où les activités économiques commençaient à se relancer.

Plusieurs raisons expliquent la baisse de la monnaie nationale face à l’euro qui s’achète à 2 836 Ar. Tout d’abord, les touristes ont boudé la Grande Ile, les recettes en devise ont chuté. Les activités d’exportation sont également moribondes qu’il n’y a pas grand-chose à espérer du rapatriement de devise. Enfin, les investissements étrangers sont au ralenti.

La crainte d’une pénurie de devise attise les spéculations. La demande est plus forte que d’habitude alors que l’offre est limitée. La crise financière est à craindre si l’économie est toujours étouffée par le malaise politique dans le pays.