lundi , 6 mai 2024
enfrit
L'intersaison tropicale n'est pas de tout repos pour les Malgaches qui, confrontés au dernier (?) cyclone de la saison, suit avec une certaine inquiétude la formation d'une zone de turbulence politique. Douze mois après la grave crise qui a secoué la Grande Ile.

Mauvais temps

Finalement, le cyclone tropical « Manou » a fait beaucoup de mal à la population orientale de l’île. Une scène de désolation, des morts, des blessés. Et l’ancien chef de l’Etat Didier Ratsiraka, en exil en France, de se rappeler au bon souvenir des Malgaches en apportant sa contribution citoyenne aux sinistrés. Voilà pour le mauvais temps version météo largement commenté par la presse. Qu’en est-il de la situation politique qui n’intéresse pas moins les médias et la population?


Cette semaine, il est question des manifestations organisées par le KMMR (comité ayant soutenu Marc Ravalomanana et qui veut aujourd’hui faire destituer son Premier ministre Jacques Sylla) dans la capitale. Attendre et voir semble être le mot d’ordre en ce lundi 12 mai. Demain nous dira si le KMMR sera une force pouvant ébranler l’actuel pouvoir. En attendant, la presse analyse, décortique, critique?


Ainsi, L’Express de Madagascar se lance presque dans l’existentiel en se demandant quel serait le meilleur moyen de sortir de la pauvreté. « Faut-il d’abord changer les gens pour changer les choses ? Ou inversement. A cette question problématique qui est celle de la poule et de l’½uf, toujours pas solutionnée, sans doute convient-il, poursuit le quotidien « de s’inspirer utilement de ce qui a conduit d’autres pays, confrontés à ce même dilemme mais aujourd’hui développés, à sortir de leur pauvreté ». En conclusion, L’express préconise plutôt  au gouvernement l’art de convaincre et de persuader que l’usage de la force ».


C’est d’ailleurs l’un des « conseils » que l’Eglise Réformée de Madagascar (FJKM) a distillé dimanche dernier lors d’un culte pour le salut de la nation. Pour Madagascar Tribune, le FJKM a, ni plus ni moins, interpellé le pouvoir contre les risques de dérapages.


Dans son édito, Madagascar Tribune revient une fois de plus sur l’absence d’éthique de nos politiques. Ce quotidien constate que « pour nos politiciens, on ne fait partie de l’opposition que « contraint », Tribune rappelle la déclaration d’un leader qui disait :  » l’intransigeance du pouvoir nous pousse à basculer vers l’opposition »… Une matière à réflexion », souligne l’auteur.


Enfin, critique et caustique à l’encontre des dirigeants, La Gazette de la Grande Ile pense que la « privatisation et l’autonomie sont au point mort ». « N’est-il pas temps de relancer les grandes opérations que l’on attend de l’actuel régime ? », avance ce quotidien qui exige à ce que « le régime éclaire la lanterne du public et se prononce sur le sort futur de ces opérations ».