vendredi , 17 mai 2024
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Entre des négociations qui piétinent et un calendrier électoral déjà mis en route par la HAT, la résolution de la crise politique à Madagascar est toujours dans le flou. La SADC, médiateur en chef mandaté par la communauté internationale, essaie de trouver une autre solution malgacho-malgache, sans renier ni reconnaître les initiatives unilatérales de l’autorité de fait. Le référendum pourrait être décisif en cas de victoire du « Non ».

Médiation de la SADC ou référendum : la voie de sortie de crise

Frileuse face à la venue d’une mission de la SADC à travers l’équipe de médiation, la HAT est sur la défensive mais espère convaincre le Dr Simao que le point de non retour a été franchi. La démarche unilatérale de la mouvance Rajoelina a avancé d’un grand pas après la conférence nationale autour du parti TGV, de ses alliés et de leur partisan. Sur la forme, cela ressemble à l’atelier du consensus élargi organisé en avril 2010. La différence est que les résolutions sont réellement mises en œuvre à l’issue de la conférence nationale.

Le référendum constitutionnel prévu le 17 novembre 2010 devra permettre à Andry Rajoelina de devenir légalement le président de la transition autrement que par lui-même, d’une part, de se présenter à l’élection présidentielle d’autre part. Si le Oui triomphe, la crise risque de s’enliser puisque les trois mouvances boycottent le référendum et la communauté internationale ne le reconnaît pas. S’il y a une victoire du Non, Andry Rajoelina sera stoppé dans son élan et obligé de passer par une transition démocratique. Le démenti du ministère des Affaires étrangère de l’Afrique du Sud quant à une aide quelconque du pays Mandela en faveur de l’organisation d’élections à Madagascar n’embarrasse même pas la HAT.

Le premier ministre Vital minimise l’influence de la SADC et de la communauté internationale dans la feuille de route de la HAT. « On n’a pas besoin qu’ils reconnaissent ou acceptent, c’est un processus malgacho-malgache », dit-il. L’autorité ne veut donc plus de médiateurs mais compte toujours sur la SADC, la clé de la reconnaissance internationale qui se refuse à l’autorité de Andry Rajoelina depuis mars 2009. « Ils sont là en tant qu’observateur, peut-être du référendum et des élections », espère le chef du gouvernement de la HAT. Camille Vital est catégorique sur la légitimité de la conférence nationale commanditée par la HAT. «  Une autre conférence nationale ne se fera jamais, mais ils sont libres de consulter les autres mouvances politiques », renchérit Camille Vital. 

Le Dr Simao a écouté les différents partis et mouvances qui ne sont pas pour le moment embarqués dans le train de la  feuille de route Rajoelina. Le diplomate a réitéré que le « processus est malgacho-malgache et la médiation travaille pour les malgaches », affirme l’envoyé spécial de Joaquim Chissano. Il a fait part de l’encouragement sur la continuation du processus afin de bâtir une solution durable pour Madagascar. L’émissaire de la SADC ne dit pas non au référendum. « Si cela marche, cela peut être une évolution positive vers la résolution de la crise », note Leonardo Simao. « Etes-vous pour ou contre le référendum de la HAT ? », telle est encore la question.