samedi , 27 avril 2024
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Les paysans s’inquiètent de la hausse du prix des engrais chez les détaillants. Une mauvaise nouvelle à un moment où le prix de l’ensemble des produits de première nécessité ne cesse d’augmenter.

Menace sur l’agriculture : Hausse du prix des engrais

La crise est passée par là. Les paysans malgaches doivent payer plus cher pour disposer d’engrais pour la prochaine saison culturale. Les agriculteurs ont trois possibilités : augmenter le prix de leurs produits durant la récolte, recourir aux engrais traditionnels tirés des bétails ou attendre une situation plus favorable s’ils ne disposent pas de suffisamment de fonds pour les intrants agricoles et les engrais.

Un cultivateur de la localité d’Alatsinainy Bakaro, située à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale, témoigne des difficultés des paysans. « J’ai acheté les engrais à 2000 Ariary le kilo auparavant et aujourd’hui cela doit me coûter 2600 Ariary » affirme-t-il.  

L’accès des paysans à des engrais plus ou moins abordables constituait l’une des priorités du gouvernement de Madagascar au cours des dernières années. La situation de crise actuelle a rendu plus difficile la distribution d’engrais. Jusqu’à présent, le gouvernement de Transition n’a pas encore nommé de ministre de l’Agriculture. Cet état de fait constitue malgré tout un blocage pour le secteur primaire qui regroupe pourtant la majorité de la population active de la Grande Ile. 

Aussitôt lancée, la fameuse « Révolution verte » qui visait une autosuffisance de la Grande Ile en produit vivrier fait déjà partie du passé. Ce n’est pas dans un contexte marqué par la hausse du prix des engrais et des autres intrants agricoles que le pays pourra atteindre cet objectif. 

Environ 70% de la population malgache est pourtant localisée en milieu rural. Le secteur primaire représente environ 27% du PIB de Madagascar et autour de 20% des exportations. Les paysans malgaches pratiquent, d’une manière générale, une agriculture traditionnelle sur des surfaces assez limitées. Ce qui fait que quelques 9 millions d’hectares de terres fertiles sont laissés en friche. Une situation qui nécessite des conditions favorables d’exploitation.