mercredi , 1 mai 2024
enfrit
Les enquêtes sur l’existence d’un groupuscule terroriste à Antananarivo armé de bombes artisanales ont rapidement abouti à l’arrestation des suspects. Le Colonel Richard Ravalomanana se félicite de l’efficacité des enquêteurs et du fait que les apprentis terroristes n’aient pas eu l’intention de semer la mort.

Menace terroriste – Colonel Ravalomanana : « nous n’inventons rien »

Au lendemain de la double découverte de deux bombes artisanales dont la première a explosé dans un supermarché mais sans faire de blessés ni de victimes, les autorités politiques ont très vite soupçonné les « opposants », en clair les légalistes et partisans du président Ravalomanana. Ces derniers ont vivement démenti toute implication dans des actes terroristes et ont unanimement condamné un projet de ce genre.

Finalement, ce sont les autorités de la transition, y compris les enquêteurs, qui ont été montrées du doigt. Elles ont été soupçonnées d’organiser une machination pour salir la réputation du mouvement de contestation du régime de transition à Ankorondrano. L’aboutissement de l’enquête a donc une saveur spéciale qui fait presque jubiler le colonel Richard Ravalomanana, commandant de la circonscription de la gendarmerie à Antananarivo.

« Nous n’inventons rien, il y a bel et bien un groupe terroriste à Antananarivo, ils ont déjà avoué », dit le colonel Ravalomanana, l’air satisfait et sûr de lui, montrant à l’assistance un CD ROM. « Nous avons filmé les aveux, ils l’on fait sans contraintes, acceptant de tout dire car ils ont été arrêtés », ajoute-t-il. La prise est importante, des pièces à conviction exhibé fièrement à la presse : des explosifs, des téléphones portables, des clés de commande de voitures, des piles, des détonateurs, un revolver, de l’argent liquide…  

L’enquête a très vite avancé grâce aux images des caméras de surveillance du supermarché attaqué. « Les images n’étaient pas très nettes mais on pouvait distinguer à peu près la personne, elle a été par ailleurs confondue par les témoins », rapporte le Col Ravalomanana. Il raconte que le suspect a fait l’objet de filature pour remonter le réseau. « On ne va pas dire que nous n’avons pas respecté les droits de l’homme, ils ont été arrêtés sur la voie publique, pour la perquisition, le procureur de la République a signé le mandat à 04 heures du matin », se défend l’officier de la gendarmerie.

Ils sont huit, six hommes, un mineur et une femme à avoir été arrêtés. « Ils ont planifié de faire exploser une bombe aux environs de Gastro Pizza Analakely, là où il y a de l’affluence lors de ces « soirées magnifiques », ils se sont ravisés car il y avait trop de monde ». Le col Ravalomanana plaide presque pour les apprentis terroristes. « Heureusement qu’ils ont cette âme malgache qui les ont dissuadés de commettre un crime horrible, ils ont décidé de faire un tour et attendre que la foule soient partie, c’est là qu’on les a interpellés », raconte-t-il.

Parmi les présumés terroristes, il y a trois agents de sécurité qui ont travaillé pour la chaîne MBS, un ancien coursier de Tiko. Leur motivation serait, d’après leurs aveux, la vengeance car ils ont perdu leur gagne-pain à cause du coup d’Etat. La thèse politique n’est pas écartée par le colonel Ravalomanana qui affirme que les actes terroristes visaient à créer un climat d’insécurité car « Antananarivo étaient trop calme » avant le sommet de la SADC. Les commanditaires présumés du groupuscule seraient en France, un malgache et un étranger aux accents italiens. Ils ont visiblement fait une erreur de casting en engageant des terroristes consciencieux. Tant mieux, le pire a été évité.