jeudi , 2 mai 2024
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La nouvelle autorité à Antananarivo a mobilisé mille membres des forces de l’ordre afin d’essayer de juguler le phénomène d’insécurité dans le Sud de la Grande ile. Mais au lieu de rassurer la population locale, le déclenchement de cette opération dénommée « coup d’arrêt » a plutôt suscité l’inquiétude.

Mille militaires pour mater la violence dans le Sud

L’annonce du lancement de l’opération n’a pas réjoui tout le monde. Depuis quelques semaines déjà, des habitants du sud du pays ont rapporté des abus perpétrés par des militaires en mission sur place pour des opérations de sécurisation. Le plus difficile dans ce genre d’action consiste en effet à distinguer les bandits des simples paysans, alors que les militaires ont souvent tendance à considérer tout ce qu’ils rencontrent sur leur chemin comme des potentiels « dahalo », ces voleurs de zébus qui terrorisent le Sud et les autres régions reculées du pays. Des universitaires et des observateurs avertis commencent à émettre des doutes actuellement. « Je recommande plutôt l’implication personnelle du président de la République, Hery Rajaonarimampianina, comme l’ont fait Philibert Tsiranana, Albert Zafy et les autres présidents, afin de promouvoir la réconciliation entre Malgaches, au lieu de recourir systématiquement à la force » a, par exemple, affirmé l’universitaire, Henry Rasamoelina. Ce sociologue de formation a réitéré : « On a déjà organisé diverses opérations militaire dans les zones rouges de Madagascar, mais elles n’ont jamais permis de mettre un terme aux actes de banditisme ». Le risque en effet, est que, comme à l’accoutumée, les dahalo reviennent se fondre dans leur communauté durant le temps de l’opération, avant de revenir plus violents quand les militaires seront partis.