samedi , 4 mai 2024
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La SADC s’est manifestée le 02 septembre 2011 après l’ultimatum lancé par le chef de l’autorité de fait, Andry Rajoelina. La venue prochaine d’une délégation de l’Organisation régionale à Antananarivo crée de l’effervescence dans les rangs des groupements politiques. La version finale de la feuille de route de sortie de crise reste une interrogation car le marchandage sur les amendements n’est pas encore terminé.

Mission de la SADC à Madagascar : la mouvance Rajoelina en effervescence

Andry Rajoelina et ses alliés, les huit entités qui ont paraphé la feuille de route en mars 2011 se sont rencontrés à Iavoloha. Après les vifs échanges verbaux entre membres de l’Escopol qui se dispute la représentation de l’entité. Le calme est revenu et la rencontre a accouché de petites résolutions. « Les 8 groupements se sont accordés pour signer la feuille de route, pour prouver au monde que nous malgaches voulons sortir notre pays de la crise », rapporte Pety Rakotoniaina de l’entité Autres Sensibilités. « Nous avons décidé de mettre un place un comité composé de 3 membres de chaque entité politique pour rencontrer les trois mouvances », a-t-il ajouté.

Cette réunion de la novelle mouvance Rajoelina fédérée par la feuille de route Simao fait suite à l’appel lancé par Andry Rajoelina à signer la feuille de route sans plus attendre la SADC ou la communauté internationale. « Il y a eu des discussions, il y a en qui voulaient signer tout de suite », raconte Alain Andriamiseza ; alors que la venue de la SADC correspond avec le délai posé par les 6 entités qui ont signé un pacte républicain. « Nous sommes déterminés à signer cette feuille de route », clame-t-il, espérant que cela va se faire le 16 septembre 2011.

C’est Pety Rakotoniaina qui donne plus de détail sur l’enjeu de cette signature de la feuille de route pour les huit entités de la nouvelle mouvance Rajoelina. Le PDS de Fianarantsoa rapporte qu’à la signature du document, son application sera déterminée. Des questions cruciales seront décidées comme l’arrêtage de la liste électorale, l’amnistie, la date des élections et la fin de la transition.

Les TGV et les pro-Rajoelina redoutent la venue de la mission de la SADC, préférant de loin une solution unilatérale. Déjà, les fervents militants et les « extrémistes » ont du mal à digérer le fait que le chef de l’autorité de facto n’ait pas appelé à l’organisation des élections municipales. C’était une occasion de faire un hold-up électoral et d’écarter les élus majoritairement issus du parti TIM et de la mouvance Ravalomana. Andry Rajoelina s’est désuni de sa base en se prononçant pour la signature de la feuille de route amendée et accepter, du moins sur le papier, le retour au pays de Marc Ravalomanana.

Les faux-TIM ministres du gouvernement Vital ont quant à eux manifesté leur détermination à signer la feuille de route paraphée à Ivato « avec les modifications survenues après la réunion de Gaborone ». Le groupement qui utilise paradoxalement le nom de Marc Ravalomanana dans sa dénomination n’est plus effrayé par le retour au pays de leur ancien chef de file qu’ils ont trahi.

La mission de la SADC est à Madagascar pour faire une évaluation la situation politique et sécuritaire à Madagascar, la finalisation de la feuille de route pour signature et la mise en place d’un bureau de liaison de la SADC à Antananarivo. Aucune date de signature n’est évoquée. Celle du 16 septembre est annoncée unilatéralement par les entités de la mouvance Rajoelina.

« C’est une formulation diplomatique pour évoquer le retour au pays de Marc Ravalomanana », fait remarquer le membre du CST, Alain Tehindrazanarivelo. La HAT a été explicite sur son intention de jeter en prison le président qu’elle a renversé par un coup d’Etat en 2009, tout en acceptant le retour au pays de celui-ci en signant la feuille de route amendée. La mission de la SADC doit vérifier que les putschistes au pouvoir comprennent qu’ils s’engagent à ne pas le faire s’ils signent la feuille de route.