samedi , 4 mai 2024
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Que ce soit l’accord politique de Maputo entre les quatre mouvances ou la feuille de route unilatérale de Andry Rajoelina, l’issue de la crise est la même : les élections. Le chemin et les moyens pour y parvenir sont toujours sujets à de profondes divergences. Les calculs politiques des uns et des autres bloquent le consensus que ce dernier ait lieu après ou avant l’élection législative.

Mobilisation générale autour d’une élection à réussir

Dans la loi organique régissant l’élection législative prévue le 20 mars 2010 et plus que probablement reportée au mois de mai, la HAT aura à préciser que le scrutin en vaut deux, mettant en place d’abord une assemblée constituante puis une assemblée nationale. L’obligation de la majorité à former un gouvernement d’union nationale devrait être dictée par cette loi. L’initiative personnelle de Andry Rajoelina est inédit sur le plan juridique. La Haute Cour Constitutionnelle ne s’est pas encore prononcée sur ce qui n’est encore qu’un projet politique. En tout cas, les juges d’Ambohidahy risquent de créer un précédent important dans l’histoire de la démocratie si elle permettait un tel calcul politique s’accomplir.

Pour le moment, le référendum constitutionnel est toujours occulté mais la voie électorale semble faire l’unanimité. Le premier ministre de la HAT Camille Vitale estime qu’il faut trouver des moyens pour réussir ces scrutins, ajoutant que la crise politique a trop duré. « Nous peuple malgache devons faire de grands efforts pour que cette élection soient vraiment démocratiques et transparentes », affirme-t-il. Le colonel de réitérer que l’élection est la seule voie d’issue à la crise. Il n’est pas allé abondamment dans le sens de Andry Rajoelina qui a remis sur le rail les accords de Maputo lors de son séjour à Paris.

Raharinaivo Andrianatoandro, le porte-parole du parti TIM et membres de la mouvance Ravalomanana espère que les prochaines élections seront incontestables. Il ne reconnaît toutefois pas l’initiative de la Médiature même si son parti a envoyé des observateurs à la rencontre d’Ivato. « La Médiature n’est pas compétente à organiser une réunion destinée à fixer la date des élections, une mission vouée au Comité national de réconciliation », dit-il. 

Parmi les autres questions débattues, la formation de la Commission électorale nationale indépendante suscite toujours le débat. La présence des partis politiques au sein de cet organisme organisateur et arbitre des élections divise. Un compromis serait trouvé avec la société civile. Les politiciens ne seront pas des membres permanents de la CENI mais les candidats devront y être représentés. Cette structure aura des démembrements dans les collectivités et qui seront dotés de prérogatives.

Le code électoral reste encore vague. Le mode de scrutin est une bataille spécifique, calcul politique oblige. Les villes de plus de 150 000 habitants seront représentées par deux députés. Le mode de scrutin est encore à définir, la proportionnelle tout comme le plus fort reste ont des adeptes.  Le bulletin unique fait l’unanimité. Une participation financière sous forme de caution est par contre réclamée pour éviter une pléthore de candidature. Le bulletin unique est vraiment unique, identifié par un code barre. Ce qui permettra à un électeur de vérifier si son vote a été enregistré et respecté.

Une élection législative ou un référendum. La première consultation populaire de 2010 n’est même pas sûre d’être l’une ou l’autre. Andry Rajoelina a tout à gagner et beaucoup à perdre en s’entêtant à  mettre en place une assemblée constituante pour lui ouvrir la voie de la 4ème République.  Si le scrutin n’est pas reconnu aussi bien sur le plan national qu’international, le TGV va alors mener le pays dans un nouveau tunnel.  Comme la marche arrière fait partie de ses facultés, il n’a pas peur d’avancer.