mardi , 21 mai 2024
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Le premier ministre de la transition de fait ne veut pas lâcher prise, son parti le soutient coûte que coûte. Le Monima s’insurge contre ce qu’il qualifie de parti pris par le médiateur de l’ONU demandant à l’actuel chef de gouvernement de laisser la place à un premier ministre de consensus.

Monja Roindefo est-il le nouveau problème de ce pays ?

Le Monima insiste à défendre le ticket Rajoelina-Roindefo et martèle que l’exécutif doit être dirigé par une seule mouvance. « Le premier ministre Monja Roindefo ne peut être dissocié du président de la HAT Andry Rajoelina, soutient un responsable du Monima. « Il y aura un désordre au sein de l’Etat si deux mouvances différentes se trouvent à la tête de l’exécutif, poursuit-il. Cela va ralentir ou bloquer les choses car il faudra toujours chercher un compromis ».

Pour le Monima, la transition consensuelle et inclusive ne remet pas forcément en cause le maintient de Monja Roindefo à la tête du gouvernement. « Le fait qu’il y ait un vice-président de la transition et des vice-premiers ministres est déjà une forme de cohabitation ». L’appétit du Monima n’est pas prêt d’être rassasié. « L’exécutif doit rester pour la mouvance Rajoelina car il existe des organes consultatifs ouverts aux autres mouvances… Les forces du changement doivent être majoritaires dans toutes les instances de la transition ».

Le parti Monima a très vite réagi à la déclaration de l’un des médiateurs du GIC mettant en cause son principal acquis. « Monsieur Trébilé Dramé a déclaré sur la RFI que la démission du premier ministre est la solution à la crise, nous nous y opposons fermement » ! Selon le parti de Monja Roindefo, « il ne  s’agit pas de se cramponner à un siège mais de protéger les acquis de la lutte populaire ».

Si le Monima n’obtient pas gain de cause et voit son premier ministre limogé au nom du consensus, il menace de faire de la résistance. « On sera obligé de revenir manifester dans la rue. Les Forces du changement invitent le peuple à protéger le ticket Rajoelina-Roindefo ».

On le savait ambitieux au plus haut point, briguant la magistrature suprême. Après un premier essai catastrophique, quelque 41 voix dans tout le pays, soit moins de 0,01% des suffrages, Monja Roindefo veut toujours diriger le pays mais en tant que premier ministre. Or, il est stipulé dans le cadre des accords de Maputo I que les membres du gouvernement de transition ne pourront être candidats à la prochaine élection présidentielle.

Le parti Monima ne bénéficie aujourd’hui d’aucune légitimité électorale, n’ayant jamais brillé lors des élections. Il paraît donc logique que cette formation politique s’accroche aujourd’hui à un poste inespéré de premier ministre que de jouer quitte ou double en se lançant à la course aux présidentielles. Monja Roindefo a obtenu un sursis après Maputo II. Le problème qu’il constitue n’est pas encore résolu.