lundi , 6 mai 2024
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Les conférences régionales censées servir de base et de préparatifs à la très attendue conférence nationale sera reportée une deuxième fois. Le premier ministre de la transition a accédé à la demande du KMF/CNOE en la matière mais a réfuté la remise en cause du Conseil national électoral indépendante créée par un simple décret.

Monja Roindefo inflexible sur la mise en place de la CNEI

Le gouvernement de la transition a saisi les critiques formulées par le KMF/CNOE ou Conseil nationale de l’observation des élections pour confirmer que la tenue des conférences régionales le 08 juin 2009 est impossible. L’argument technique ne souffre d’aucune discussion : l’organisation n’est pas prête, deux régions n’ont même pas encore mis en place leur comité préparatif.

Monja Roindefo annonce donc officiellement que les conférences régionales seront une nouvelle fois reportées. Le chef du gouvernement de transition concède que les citoyens dans les régions ne sont pas encore sensibilisés aux enjeux ni aux thèmes de ces rencontres. « Le but n’est-il pas de solliciter l’implication de tous » renchérit-t-il. Les autorités ne veulent surtout pas que les conférences soient aussi unilatérales que l’ont été les assises nationales qui ont permis de déterminer la feuille de route très discutée de la transition.

Pour le KMF/CNOE, le problème est plus profond que l’aspect logistique : « les conférences nationales doivent être reportées car la neutralité n’est pas respectée. Il pointe du doigt la prise en main de l’organisation par le gouvernement. Le ministère de la Décentralisation occupe les premiers rôles au dépend de la société civile, ce qui a été convenu lors des assises.

Le premier ministre Roindefo n’a pas pour autant promis le désengagement du ministère de la Décentralisation. Il est encore plus catégorique pour ce qui est de la mise en place de la commission nationale électorale indépendante ou CNEI par un décret. Pour le KMF/CNOE, une telle structure doit avoir valeur d’institution. Il préconise que le texte régissant l’organe chargé d’arbitrer les élections doit être intégré dans la Constitution de la République afin que les dirigeants ne soient pas tentés de le modifier à leur avantage.

Le chef du gouvernement de la transition n’est pas d’accord et en appelle à la « perspicacité intellectuelle » des observateurs. « On ne va pas mettre toutes les lois et les réglementations dans la Constitution », conteste-t-il. Monja Roindefo se défend toutefois de donner des leçons en matière de droit. Il essaie de relativiser : « même la Constitution peut ne pas être respectée, l’important c’est de garantir à ce que le texte légal soit respecté ». Quoiqu’il en soit, la HAT a pris un petit avantage avant l’heure en ayant le contrôle de la mise en place de la commission électorale. Le caractère indépendant de cet organe, comme son nom l’indique suscite déjà quelques doutes.