mercredi , 1 mai 2024
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Devenu le principal facteur de blocage des accords de Maputo II, le premier ministre de la mouvance Andry Rajoelina affirme qu’il n’a pas l’intention de démissionner, mettant fin à une rumeur qui a couru ces derniers jours. Monja Roindefo parle d’un faux débat sur la remise en cause du tandem à la tête de l’exécutif.

Monja Roindefo : j’y suis, j’y reste, pas de discussion

Quel que soit la pression provenant des trois autres mouvances politiques ou bien du groupe international de contact, le chef du gouvernement de transition s’accroche à son poste sous les ailes du président de la HAT, Andry Rajoelina et derrière le « peuple » à qui il aurait promis de satisfaire les attentes. « Il n’est pas convenable si je démissionne alors que la mission confiée par le peuple n’est réalisée qu’à 5% », poursuit-il.

Avec de tels propos, difficile d’imaginer que Monja Roindefo qui s’adjuge le mandat du « peuple » a été candidat à l’élection présidentielle en 2006, crédité de 0,001 de suffrages. L’intéressé est conscient que les actuelles autorités de fait devront passer l’épreuve électorale pour être légale et légitime. « Joaquim Chissano a dit qu’il n’y aura pas de reconnaissance internationale s’il n’y a pas d’élection ; c’est le pouvoir installé après cette élection qui sera reconnue ».

La position des autorités de la transition reste floue quant à la réelle volonté de défier la communauté internationale par l’organisation des élections de manière unilatérale. « Si l’on organise un scrutin, est-ce qu’il sera accepté par la communauté internationale et par la classe politique malgache », s’interroge Monja Roindefo. L’enjeu est simple : « si les bailleurs de fonds reconnaissent la voie choisie pour mener ver la 4ème république, ils ne vont pas couper les aides ».

Intransigeance

Le premier ministre Roindefo affirme que son gouvernement autoproclamé de consensus est prêt à revenir à la table de négociation. « On sera intransigeant si c’est contraire à l’intérêt du peuple malgache », dit-il, déclarant ne pas vouloir des discussions qui ne feraient que perdre du temps au gouvernement. « Avant, nous avons déjà connu l’accalmie, l’économie a redémarré, les gens ont repris leur travail, les avions venant de l’étranger étaient pleins… c’est n’est plus cas aujourd’hui à cause de Maputo I et des manifestations organisées par les autres mouvances », se plaint le premier ministre.

La mouvance Rajoelina est sur la défensive en attendant la venue du médiateur Joaquim Chissano à Madagascar, début octobre. « On n’est pas l’ennemie du Groupe international de contact mais un consensus par imposition est inacceptable », prévient Monja Roindefo. Il estime que cette volonté d’imposer un accord privilégie le rapport de forces. « Revendiquer que le président de la transition ne doit pas être Andry Rajoelina et le premier ministre ne peut être Monja Roindefo est un faux débat », insiste ce dernier.
 
« Je ne veux pas perdre mon temps à discuter inutilement mais je tiens à faire honneur au Groupe international de contact », concède Monja Roindefo avant d’égratigner à nouveau les médiateurs. « Le GIC n’est pas la communauté internationale », dit-il, réfutant le mandat et la mission de Joaquim Chissano ou de Jean Ping, le président de la commission de l’UA, dans la résolution de la crise malgache. « C’est la voie menant vers les élections que l’on doit débattre », estime Monja Roindefo. Le premier ministre de la mouvance Rajoelina ne veut pas entendre parler de discussions sur un gouvernement de consensus, un autre.