Mouvance présidentielle : le temps du grand déballage

La mouvance présidentielle, visiblement fêlée sans être totalement brisée, se trouve dans l’obligation, aujourd’hui, de revoir sa configuration. Car, depuis plusieurs semaines, certains se déclarent toujours dans le camp du pouvoir, tout en adoptant une attitude des plus ambiguës et frisant quelquefois le comportement de l’opposition radicale. D’autres, par conséquent, se sentent dans l’obligation de taper sur la table et exigent qu’une rencontre entre ceux qui se considèrent encore dans le camp politique du président malgache se tienne au plus vite. La rencontre permettra, selon les concepteurs, de définir clairement quelles entités politiques forment actuellement la mouvance présidentielle et quelles seront ainsi leur obligation. Certains évoquent la possibilité d’élaboration de statuts pour éviter que cette mouvance ne devienne, un peu comme aujourd’hui, un véritable panier à crabes.
Le député d’Antsohihy, Jao Jean du parti RPSD, fut parmi les premiers à évoquer cette nécessité de tout remettre à l’ordre. Il a récemment lancé un appel, à cet effet, à l’endroit du président du Sénat, Rajemison Rakotomaharo, pour que ce dernier joue ainsi le rôle du rassembleur puisque ce bras droit du président, depuis les manifestations de rue de 2002, aurait si bien accompli cette tâche.

Si, dorénavant, l’idée de revoir de fond en comble la structure et la méthode de la mouvance présidentielle prend le dessus, c’est en raison essentiellement de l’attitude du KMMR, l’ancien comité de soutien à Marc Ravalomanana. Les principaux membres actuels de cette formation politique continuant de sillonner différentes régions du pays pour lancer des critiques acerbes contre le pouvoir. A tel point que beaucoup se demandent dans quel camp se trouve maintenant le KMMR qui, comme ses membres le soutiennent pourtant, ne se trouverait pas encore dans l’opposition. Dans l’entourage du président Ravalomanana, ainsi, l’on parle de la possibilité d’une rencontre entre les différentes entités politiques de la mouvance présidentielle dès le retour du Chef de l’Etat au pays.