dimanche , 5 mai 2024
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La double réunion politique qui a eu lieu à Ivato réunissant la mouvance Rajoelina et ses alliés, d’une part, les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka, d’autre part a mis en évidence la tension créée depuis l’apparition de la feuille de route Simao. La HAT veut maîtriser toutes les cartes et s’octroie le droit d’aller unilatéralement vers les élections avec ou sans la feuille de route de sortie de crise. Le clan des ex-présidents revendique une vraie transition démocratique avant les élections.

Mouvance Rajoelina élargie vs Trois mouvances : le consensus s’éloigne

Andry Rajoelina a rassemblé les partis collaborateurs avec la HAT au Centre de conférence national d’Ivato dans le but de prendre ensemble une décision. Ce sont les mêmes partis alliés du TGV qui ont signé un accord politique et qui ont participé à la conférence nationale de la mouvance Rajoelina. L’objectif est d’accorder les violons et de tenir le même discours que le chef de l’autorité de fait : « Nous allons avancer vers les élections avec ou sans feuille de route ! ».

Le président de la HAT se montre impatient puisque son mandat se termine bientôt. Les deux ans de transition qu’il s’est octroyé après le coup d’Etat de mars 2009 touche à sa fin. Andry Rajoelina n’a plus de légitimité après cette date limite. Déjà, les trois mouvances estiment que le maire élu d’Antananarivo s’est engagé à finir la transition en décembre 2010 lors des accords de Maputo. La Constitution taillée sur mesure pour le TGV a omis de préciser une date pour la fin de la transition.

La feuille de route est une menace contre le TGV et ses alliés si Andry Rajoelina venait à perdre toute légitimité puisqu’il a fini ses deux ans de mandat. Une transition consensuelle et inclusive affaiblirait la chance des pro-TGV qui sont nombreux à se lancer dans la course à la magistrature suprême. Comme Andry Rajoelina, les Pierrot Rajaonarivelo, Jean Lahiniriko, Roland Ratsiraka… réclament l’organisation rapide d’élection sachant que les trois autres mouvances vont boycotter si elle n’est pas organisée par un gouvernement neutre dans un contexte de transition consensuelle et inclusive.

Pour sauver les apparences, les partis pro-TGV réunis à Ivato proposent la formation rapide d’un gouvernement d’union nationale pour servir d’« électrochoc ».  « Les élections et la seule voie pour sortir de la crise, la communauté internationale ne peut s’opposer au droit souverain des malgaches pour mettre des conditions à l’organisation des élections », tel est le discours de Rajoelina et compagnie à Ivato. La HAT continue sa fuite en avant pour ajouter un autre fait accompli.

L’enjeu actuel n’est pas les élections mais une transition consensuelle et inclusive qui préparera ces élections. Les trois mouvances campent sur leurs positions et exigent une feuille de route qui mène vers cette transition où les parties prenantes ont une chance égale et gèrent ensemble le pays. Le président Zafy parle de mettre en place une autre transition.

Pour contrer l’accord unilatéral de la HAT et de ses alliés, une feuille de route signée  par les trois mouvances sera proposée. Elle coïncide avec la fin légitime du règne sans partage de Andry Rajoelina deux ans durant.  Albert Zafy pense organiser une grande marche pour aller remettre le document auprès de la représentation des nations-Unies et des grandes ambassades.