dimanche , 19 mai 2024
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Andry Rajoelina n’est pas celui qui prend seul la décision. La retraite observée par le président de l’autorité de la transition a été positivement accueillie par ses alliés et partisans. Le TGV veut consulter les militants car certaines personnalités déjà en poste risquent fort de rester sur le quai, à Maputo.

Mouvance Rajoelina : le peuple TGV va décider de l’issue de Maputo II

L’appel de ses partisans à Andry Rajoelina d’observer une retraite plutôt que de faire des concessions a été entendu par l’intéressé. Le jeune président de la HAT est acclamé à son retour de Maputo pour ne s’être pas écarté de ce que ses alliés groupés au sein de la Force du changement revendiquent au nom du peuple.

« Ce n’est pas l’avis d’une seule personne qui doit être pris en compte…  ce qui nous a poussé à demander auprès du GIC le temps de se concerter avant de faire part de notre décision, de la solution que nous proposons pour diriger le pays » a déclaré Andry Rajoelina à l’aéroport d’Ivato.              

Celui qui a pris le pouvoir par la rue et avec l’aide des militaires ne veut pas lâcher facilement son compagnon qu’il a nommé comme premier ministre sur la place du 13 mai. « Il y aura des concertations avec les participants à la lutte populaire, avec tout le monde avant de décider », explique Andry Rajoelina.

Le poste de premier ministre a fait capoter les négociations de Maputo. Monja Roindefo a défendu son trophée, essayant de convaincre l’équipe conjointe de médiation par des documents prouvant le « plébiscite » en sa faveur auprès des forces politiques à Madagascar.

« Si le peuple accepte de donner le poste de premier ministre à la mouvance Ratsiraka, je ne pourrais pas m’y opposer, si ce n’est pas le cas… » le premier ministre du gouvernement de transition veut s’accrocher à son poste. Monja Roindefo a déjà fait campagne pour cela, commençant par demander l’avis de la HCC, puis en affirmant haut et fort qu’il est déjà le premier ministre de consensus.

Lors de la rencontre de Maputo II, Andry Rajoelina est sa mouvance sont venus en conquérants, sûrs de leurs acquis. Le président de la HAT a vu son plan contesté. « L’objectif est de diriger la transition avec les autres sans remettre en cause la présidence de la transition », avait-il déclaré en marge des négociations.

La mouvance Andry Rajoelina se défend d’avoir été la source du blocage lors de Maputo II. Norbert Ratsirahonana, membre de la HAT, considère le tandem Rajoelina-Monja Roindefo comme étant intouchable. Nadine Ramaroson, ministre de la population, évoque « de difficiles chantages, des menaces de sanction, de suspension des aides financières » qui ont pesé durant les négociations.

A Maputo, la mouvance Rajoelina avait deux choix. Le premier maintient celui-ci à la tête de la transition mais devant concéder le poste de premier ministre à la mouvance Ratsiraka. Le second maintient Monja Roindefo à la tête du gouvernement mais voit Andry Rajoelina évincé par un président de transition « neutre ». Le TGV va-t-il se sacrifier ou sacrifier son premier ministre ? La réponse sera connue dans une semaine.