Mutinerie à Ivato : le Lt Colonel Charles s’est rendu sans se battre

La prise de la base de la BANI n’a pas donné lieu à un véritable assaut. Assiégés par les forces armées à la solde de la HAT, les mutins dont deux officiers qui se targuaient d’avoir mené Andry Rajoelina au pouvoir n’ont pas fait de la résistance. A la surprise générale, c’est le Lt-colonel Charles Andrianasoavina qui a été le premier à se rendre, invitant ses camarades à ne pas faire d’opposition. Il n’a pas été suivi par les sous-officiers qui étaient prêts au combat ou qui n’était pas au courant de l’ordre. Des échanges de tirs ont eu lieu sans faire de victimes des deux côtés.

Après deux heures de simulacre d’affrontements, quinze officiers se sont rendus aux forces de la HAT, une quinzaine de sous-officiers ont été arrêtés. Parmi ces derniers, quelques éléments sont encore recherchés. Ils ont toutefois laissé leurs armes dans le camp. Pour mener l’opération, la Force d’intervention spéciale de la présidence de la HAT a été au premier plan, mené par le Lt-colonel Lylson. Ce dernier aurait refusé un retour aux négociations alors que l’opération était déjà commencée.

Une petite armée au service de la HAT

A part ses fidèles FIS, Ambohitsorohitra a dépêché quelques éléments de la garde présidentielle. Les soldats d’Andry Rajoelina estimés à 75 hommes ont été épaulés par des éléments du groupe d’intervention de la gendarmerie et aussi par des hommes du… Capsat. Dans ces jeux de guerre d’un samedi après-midi, la gendarmerie comptait le plus grand nombre d’acteurs.

Après l’arrestation des mutins, l’armée de la HAT a très vite quitté les lieux sans occuper le camp. Les prévenus ont été amenés dans divers endroits. D’après les premières informations, le général Raoelina qui a été condamné dans le dossier du 07 février et le colonel Coutiti qui a été gracié par Andry Rajoelina au lendemain du coup d’Etat de 2009 ont été mis sous mandat de dépôt à la maison de force de Tsiafahy.  

Samedi matin, Andry Rajoelina a réuni à Ambohitsorohitra tous les chefs de corps de l’armée. Aucune déclaration n’a été faite à l’issue de la rencontre. Le chef de l’Etat-major a essayé de résoudre la crise par la négociation. Son ancien compagnon et ministre de la Défense, le général Noël Rakotonandrasana insistait toujours sur leur principale condition à savoir la mise en place d’un comité militaire pour le salut public. Les mutins avaient alors fermé la porte à une sortie honorable. L’armée de la HAT est entrée en action pour mâter ces opposants au régime d’un nouveau genre.