dimanche , 12 mai 2024
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La coalition de la société civile et les Réimandreny mijoro tergiversent. Chargés au départ par le président de la HAT d’organiser le dialogue national, les nouveaux médiateurs malgaches peinent à avancer dans la recherche d’un réel consensus. La priorité est de convaincre toutes les parties à intégrer le processus. La HAT laisse faire et se montre très hostile à de nouvelles interventions internationales, à tel point que Joaquim Chissano et Louis Michel pourraient devenir des persona non grata à Madagascar.

National ou pas, la reprise du dialogue suspendu à une inclusivité difficile

La coalition de la société se cherche encore et peine à convaincre les partis et mouvances politiques à participer au processus de dialogue national annoncé comme le nouveau processus de résolution de la crise malgache. Réagissant à certaines critiques, sur le fait que la société civile elle-même est divisée dans les tentatives de médiation, la coalition et le collectif, les deux entités principales,  s’entendent à donner l’exemple en matière de consensus. « Si la société civile prétend réconcilier les parties, ses membres doivent se rapprocher entre eux en premier », concède Tsilavina Ralaindimby, appelé en renfort par la coalition. « S’il y a des organisations de la société civile qui veulent participer, la porte est grande ouverte », a-t-il ajouté.

Le processus peut démarrer et il sera long.  Il y a un retour en arrière par rapport aux conférences régionales de la mouvance Rajoelina qui sont enfin admises comme une démarche unilatérale. Par ailleurs, les résolutions des dites conférences au niveau des régions ont des fervents défenseurs qui revendiquent des acquis issus du mouvement populaire. Les nouveaux médiateurs de la société civile ne l’entendent pas de cette oreille. « Avec le dialogue préliminaire (« dinika santatra »), on va recueillir les idées qui serviront de matière première au dialogue auprès du peuple qui vit les difficultés de la crise au quotidien », explique Tsilavina Ralaindimby, membre du comité d’organisation.

Les médiateurs internationaux indésirables ?

Invité sur la télévision nationale, l’ancien ministre de la Communication défend la neutralité de la société civile dans ce recueil d’idées sur la manière d’orienter l’avenir du pays. « Ce n’est pas à nous coalition d’émettre nos idées, nous organisons et n’avons aucun parti pris », affirme-t-il. Malgré tout, la réticence notamment des trois mouvances opposées à la HAT reste un obstacle à franchir.  Tsilavina Ralaindimby défend la médiation malgache et estime que la situation est compliquée avec les initiatives de la communauté internationale. Afin de répondre au critère d’inclusivité, il mise sur la sollicitation de simples citoyens au niveau de la population de base. « Quand la mobilisation générale de la société sera acquises, les positions de la communauté internationale » vont évoluer note-t-il avec optimisme.

La diplomatie de la coalition de la société civile tranche avec l’agressivité de la HAT, qui regroupait la mouvance Rajoelina. Les « faux sénateurs » mettent la pression sur le gouvernement Vital pour boycotter les initiatives du Groupe international de contact, allant jusqu’à recommander d’empêcher Joachim Chissano de venir à Antananarivo en tant que persona non grata. Le médiateur de la SADC est accusé par les membres de la HAT d’être le responsable de l’enlisement de la crise et d’être autant pro-Ravalomanana qu’anti Rajoelina.

Cette attaque contre des membres influents de la communauté internationale sur le dossier malgache est aussi adressée contre Louis Michel. Le commissaire européen qui est connu comme un grand ami du président Ravalomanana vient pour constater de visu l’évolution de la situation. Les réactions de la HAT sont ouvertement extrémistes. « Est-ce que Louis Michel vient voir si les malgaches ne sont pas encore morts à cause des sanctions européennes qu’il a orchestrées », a déclaré Jacky Tsiandopy. « L’assassin revient toujours sur le lieu de son crime », ironise un média proche de Andry Rajoelina. La HAT est sûr d’arriver à ses fins avec la solution malgacho-malgache où l’affectif prime toujours face à la logique politique et diplomatique.