vendredi , 3 mai 2024
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Le président réélu n?a pas droit à l?échec au cours de son nouveau mandat de cinq ans. Les objectifs du Madagascar Action Plan (MAP) sont tellement ambitieux qu?il lui faudra à la fois gagner la confiance des partenaires, afin de pouvoir engranger le maximum de financement, et disposer d?une force de persuasion incontestable pour pouvoir mobiliser l?ensemble de la population.

Nouveau mandat : Ce qui attend Marc Ravalomanana

Parvenir, à titre d?exemple, à réduire de moitié la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté à l?horizon de 2015 constitue une véritable gageure pour l?équipe au pouvoir. Le plan d?action quinquennal de développement de Madagascar (MAP) se propose d?y parvenir. Et c?est l?équipe de Marc Ravalomanana qui devra mettre les mains à la pâte pour atteindre cet objectif. Mais il faudra, dans le même temps, arriver à mobiliser la population en général et les acteurs économiques en particulier pour booster la croissance.
Le taux de pauvreté, à Madagascar, a en effet stagné autour de 70% depuis des décennies. Conformément à la déclaration des objectifs du millénaire pour le développement, la Grande Ile prévoit de réduire ce taux jusqu?à 35%. C?est sans doute la tâche la plus immense qui attend Marc Ravalomanana et son gouvernement au cours de son second mandat. Il sera jugé sur les faits d?ici 5 ans. Rendez est donc donné en 2012.


Evaluation des résultats


Dans cette optique, l?espérance de vie de la population devra passer de 57 ans à 65 ans en 2012. La proportion de la population ayant accès à l?eau potable devrait atteindre les 85% en 2012, contre 35% actuellement, tandis que le taux des élèves Malgaches ayant terminé 7 années d?études devra passer de 55% actuellement à 90%.
Dans le domaine des infrastructures, le défi est également immense. En cinq ans de premier mandat, Marc Ravalomanana est fier d?avoir réhabilité environ 10.000 kilomètres de routes et pistes rurales. La Grande Ile dispose pourtant d?un patrimoine routier de 30.000 kilomètres dont la majorité se trouve dans un état déplorable. Le MAP prévoit ainsi de construire « une nation connectée » par les routes et les systèmes modernes de télécommunication.
La vulgarisation du MAP permettra facilement à la population, aux bailleurs de fonds et à l?ensemble de l?opinion publique d?évaluer les résultats des efforts déployés par l?équipe au pouvoir.


Un Premier ministre de poigne
 
En nommant un Premier ministre hors-pair, Marc Ravalomanana mise uniquement sur les résultats. La nomination du général Charles Rabemananjara en tant que chef de gouvernement, le 20 janvier, au lendemain de l?investiture de Ravalomanana, a été plus qu?une surprise. Les observateurs ne s?attendaient point à ce que le président désigne un Premier ministre originaire des régions centrales d?Antananarivo. Il était en effet de coutume, bien que ce ne soit pas exigé par la Constitution, de voir à la tête de l?Exécutif un originaire du centre du pays et un côtier. Mais les temps ont changé. Le président Ravalomanana entend apporter une innovation et une révolution des mentalités.
Dans son discours du 5 janvier, à l?occasion de la présentation de v½ux des corps constitués et du corps diplomatiques, le président réélu a clairement spécifié, en prenant en exemple une équipe de football européen, que ce n?est pas l?origine des joueurs qui compte mais le but marqué. Le président veut inculquer à tous la culture du résultat et non les contraintes des critères de sélection.


Homme de confiance


Le nouveau Premier ministre est par ailleurs un homme de confiance du président. Charles Rabemananjara, ministre de l?Intérieur du gouvernement sortant, a été auparavant, on le sait, chef de cabinet militaire de la présidence. Son cursus et sa formation sont assez impressionnants : Brevet de Parachutisme, Certificat Technique d?Administration et de Gestion de l?Ecole Supérieure de l?Administration des Matériels de Bourges, France, Diplôme d?Ingénieur Management en Système d?Information, formation en Méthode Technique d?Action de l?Ecole Supérieure Informatique de Rennes, France, Diplôme de l?Institut d?Etudes de Défense Nationale, France, et Diplôme de Gestion de Crise Majeure. A cela s?ajoutent une formation en Négociations et Médiations à l?Université de Louisiane, Etats-Unis et un Diplôme de Maintien de la Paix.
Dans le civil, il a été, en outre, déjà occupé le poste de Directeur Général des Douanes en 1998 et celui du Directeur Général de l?Aviation Civile de Madagascar en 1999. Charles Rabemananjara a été par ailleurs, en 1987, chef d?état-major de la gendarmerie et, en 2000, expert militaire de l?Organisation de l?Unité Africaine (OUA) aux Comores. C?est donc le genre d?homme qui sait manier la carotte et, quand il le faut, le bâton. Le choix de Marc Ravalomanana est donc compréhensible. C?est à cet homme de poigne qu?incombera la lourde tâche de réaliser le programme de développement de Marc Ravalomanana.