lundi , 29 avril 2024
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Le pari de la reconnaissance internationale par le sommet s’est soldé par un échec pour la délégation des autorités de fait à Madagascar. Après de multiples tractations, Andry Rajoelina n’a pas eu une deuxième chance pour accéder à la tribune de l’ONU. La détermination des membres de la SADC à finalement eu raison des démarches diplomatiques menées par la HAT.

ONU : pas de reconnaissance ni tribune pour Andry Rajoelina

Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de Madagascar, a été présent à l’ONU sans être reconnu comme un « président ». Programmé dans la série de discours officiels dans le cadre de la 64ème Assemblée générale, le chef de la délégation malgache s’est vu retirer de la liste des orateurs, une première fois, jeudi 24 septembre. On invoquait alors un report suite à la contestation de certains membres de l’ONU de la participation d’un chef d’Etat qui a pris le pouvoir de manière inconstitutionnelle.

Le président de la HAT s’est vu accorder une deuxième chance. Le président de l’Assemblée générale a tenu à honorer l’engagement des Nations-Unies qui a invité officiellement la délégation malgache. La SADC, par la voix du Ministre des Affaires Étrangères congolais Alexis Thambwe Mwamba, s’est levée contre la participation de Andry Rajoelina, rappelant que Madagascar a été suspendu par la SADC et l’UA.  Le problème n’est pas le pays mais les autorités issues d’un coup d’Etat qui le dirigent.

Andry Rajoelina a été réintroduit dans la liste des orateurs pour la séance de vendredi. La séance a été perturbée par un débat sur la reconnaissance du président de la HAT comme étant un chef d’Etat qui mérite de prendre la parole à la tribune de l’ONU. Ali Takri de signifier à l’assistance que la SADC a effectivement saisi le président de l’Assemblée générale et que lui a pris la décision de suivre la recommandation du conseiller juridique. Andry Rajoelina a été invité, il avait le droit de parler.  C’était sans compter sur la détermination des membres de la SADC.

Alexis Thambwe Mwamba, le chef de la diplomatie congolaise, n’a pas renoncé à défendre la position de la SADC et de l’UA. Il a déclaré que les délégations ne reconnaissant pas Andry Rajoelina, le président d’une autorité issue d’un coup d’Etat, vont quitter l’assemblée si celui-ci prononce son discours. Un vote a été demandé au président de la séance pour déterminer si celui qui est venu représenter Madagascar peut venir à la tribune ou non.

Après quelques minutes de confusion, la plupart des délégations n’avaient pas compris le fond du problème, le vote a été fait avec quelques abstentions. Ali Takri déclare que la majorité s’est prononcée contre le fait de donner la parole au président de la Haute autorité de la transition de Madagascar. C’est ainsi que s’est terminé l’imbroglio sur l’invitation donnée par l’ONU à Andry Rajoelina. Quoiqu’il en soit, ce dernier a pu participer à des réunions en marge de l’Assemblée générale.

Le jeune président autoproclamé s’est fait épingler pour son discours entendu lors de la table ronde sur le thème du réchauffement climatique. Plusieurs sites internet avaient révélé les nombreuses similitudes avec un discours tenu deux ans plutôt par le ministre des affaires étrangères de Luxembourg. Une erreur de jeunesse ou de mauvais conseillers incapables d’écrire un discours de haut niveau pour la tribune des Nations-Unies ? En tout cas, l’embarras est bien là. Andry Rajoelina s’exprimant à l’Assemblée générale de l’ONU alors que la crise politique s’enlise, c’était trop beau pour être vrai.