vendredi , 3 mai 2024
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Les autorités et les leaders des trois mouvances se renvoient la responsabilité sur les troubles à l’ordre public suite à l’interdiction du meeting politique au stade de Malacam à Antananarivo. Les éléments de l’Emmo Reg ont réprimé la manifestation créant le chaos dans le quartier de Behoririka. Des casseurs ont essayé de profiter de la situation mais ils ont été dissuadés par les forces de l’ordre.

Opposition : l’interdiction du meeting de Malacam tourne à l’émeute

Six arrestations, dont deux femmes, deux voitures incendiées et un taxi vandalisé, tel est le bilan des échauffourées entre l’Emmo Reg et la foule qui s’est mêlée aux partisans des trois mouvances de l’opposition, dans l’après-midi du mercredi 10 novembre 2010 à Antananarivo. Le colonel Ravalomanana a tiré le premier pour jeter la faute aux leaders de l’opposition à la HAT. « On peut toujours dire que la manifestation a été infiltrée mais il y a une vérité, personne ne peut maîtriser la foule », affirme-t-il. Ces opposants qui ont été informés le matin de l’interdiction du meeting risquent de porter le chapeau.

La riposte a été aussi directe : « nous avons des choses à dire, des idées à partager, nous n’accepterons jamais d’être muselés », a rétorqué Lalatiana Ravololomanana lors d’une conférence de presse improvisée à la Villa Elizabeth, chez l’ancien président Zafy. Pour les trois mouvances, la cause des troubles n’est autre que l’interdiction du meeting par le Préfet de Police alors que le PDS de la Commune urbaine d’Antananarivo avait déjà donné le stade Malacam à la disposition des trois mouvances.

Le colonel Ravalomanana a justifié la répression de la manifestation par la simple application de la loi : « nous ne tenons compte que du fait que le meeting n’a pas obtenu l’autorisation des autorités compétentes ». Il a souligné le caractère délictuel des comportements des manifestants arrêtés qui risquent de grossir le rang des prisonniers politiques sous la HAT. Troubles à l’ordre public par la mise en place de barrage dans la rue, provocation et insulte à l’endroit des forces de l’ordre, dégradation de biens… tels seront les chefs d’accusation. 

L’Emmo Reg a réussi à disperser la foule grâce à une arme qui fait plus d’effet que les bombes lacrymogènes auxquelles les militants de l’opposition se sont pratiquement habitués. Les tirs à balles en caoutchouc ont fusé à Behoririka. Des casseurs ont essayé de dévaliser le centre commercial réservé aux nouvelles technologies Suprem Center mais sans réussite. Un mini-bus et une voiture utilitaire ont été incendiés à Behoririka non loin d’une station d’essence. Les pompiers sont intervenus tardivement à cause de l’émeute.

Après les trois mouvances, c’est au tour de Monja Roindefo de se voir interdire une manifestation au stade de Malacam. L’ancien premier ministre de la HAT aujourd’hui devenu opposant et « défenseur du vrai changement » dénonce une manœuvre politique. Il affirme que le stade était libre pour le 13 novembre. Il refuse donc le petit théâtre d’Analamaintso, l’endroit stratégique où la CUA essaie parquer les opposants à la HAT. Cette nouvelle entorse à la liberté d’expression assortie d’une répression de l’opposition risque encore d’être contestée. Monja Roindefo a déjà prévenu qu’il est prêt à descendre dans la rue.