lundi , 20 mai 2024
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En visite dans l’extrême sud du pays, le premier ministre de la transition a évoqué la collaboration entre son gouvernement et les grands investisseurs des projets miniers. Monja Roindefo assure que les robinets de financement étrangers ne sont pas coupés.

Partenariat pour le développement : l’optimisme de Monja Roindefo

Alors que son ministre des Finances et du Budget se plaint de la caisse vide de l’Etat, les aides budgétaires étant suspendues, le premier ministre Roindefo affirme que les financements des partenaires étrangers ne sont pas coupés à Madagascar malgré la non reconnaissance du régime de transition par de nombreux partenaires. Seuls quelques pays partenaires comme la Norvège ont suspendu illico presto leurs aides après « le coup d’Etat ».

Ces financements qui ne sont pas coupés sont en fait des fonds déjà engagés par les partenaires techniques et financiers. Les mesures de sanction sont souvent des décisions concertées entre plusieurs pays, à l’instar de l’Union Européenne. Ce qui donne au gouvernement Roindefo un répit et du temps pour obtenir la reconnaissance internationale et la reprise des aides. L’Union Européenne va tenir un dialogue politique avec le gouvernement annonce le premier ministre de la transition. « Il faut qu’il y ait un rapprochement avec les partenaires techniques et financiers », insiste-t-il.

« Les pays qui veulent nous apporter leurs aides sont nombreux, dont les pays arabes tels le Koweit… il s’agira d’accord de prêt direct pour le développement ». Le premier ministre pense donc à l’option du « financement parallèle » si les bailleurs de fonds traditionnels venaient à suspendre leurs financements.  La HAT a pris en effet le risque de mener la période de la transition jusqu’en décembre 2010 alors que la communauté internationale voulait des élections présidentielles dès la fin de cette année.

Le gouvernement de la transition a besoin de 200 milliards d’ariary dans le court terme pour faire face à ses dépenses. Le premier ministre Roindefo compte sur la collaboration des grandes entreprises travaillant dans le secteur minier. QMM serait ainsi prête à collaborer pour développer la région. Signe de sa bonne volonté, la firme canadienne accepterait de payer à l’avance la redevance minière. Un compte spécifique de dépôt sera créé.

Monja Roindefo pense que si l’Etat se met à prendre en considération ses citoyens, l’on peut toujours revoir les contrats et les termes de référence de manière à en faire profiter la population. Il a signalé le rôle des grands opérateurs miniers dont les investissements sont pratiquement l’équivalent du budget de l’Etat. « Ils ont des responsabilités » affirme Monja Roindefo, estimant que les grandes entreprises comme QMM, Sheritt, Dynatec ou Varun doivent faire vivre la population riveraine.

Le premier ministre de la transition a une vision du développement différente du MAP. Monja Roindefo fait de la propagande sur le « self-standing development ». Ne dépendre que de soi-même, le concept et beau mais paraît utopique dans la plupart des cas comme en témoigne l’illustration donnée par le chef du gouvernement de la transition : une collectivité doit avoir un centre de santé, un organisme d’aide en nutrition pour la population vulnérable, un détachement autonome de sécurité, un organisme de microfinance, des routes praticables…

Cette collectivité développée correspond à ce que le régime Ravalomanana a commencé à mettre en place. La différence est que, pour réaliser le MAP,  l’Etat pouvant compter sur les partenaires techniques et financiers, l’objectif de développement pour Monja Roindefo était un point de départ pour Marc Ravalomanana.