jeudi , 2 mai 2024
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Le parti Arema continue à se fissurer en haut lieu. La fonction de secrétaire national est toujours la pomme de la discorde, mettant en exergue la division. L’aile Pierrot Rajaonarivelo prétend détenir légalement les rennes du parti, ce qui est contesté par l’aile fidèle au fondateur, Didier Ratsiraka.

Parti Arema : pas de direction collégiale pour les deux « mouvances » adverses

Le comité directeur de l’Arema contre-attaque et répond à l’offensive de l’aile fidèle à Didier Ratsiraka. « Le fait que Pierrot Rajaonarivelo soit toujours le secrétaire générale de l’Arema est tout à fait légal ».  Celui qui est considéré comme étant le N°1 du parti a été investi par le dernier congrès du parti datant de 1997.

Le problème, s’il en est, c’est que Pierrot Rajaonarivelo a momentanément jeté l’éponge. Il a confié le rôle de secrétaire national à Pierre Houlder. Ce dernier est aujourd’hui membre de la HAT. Il a déjà remis le tablier, mettant fin à son intérim. Le flou juridique, bien que cela ne relèverait que du règlement intérieur, persiste.

Le comité directeur de l’Arema est acquis à la cause de Pierrot Rajaonarivelo. « Le Secrétaire national n’a jamais démissionné, il a momentanément confié les responsabilités de la direction du parti, contraint par la conjoncture ». Réduit à l’exil, il n’avait plus beaucoup d’influence auprès des militants, encore sur l’échiquier politique en général.

La survie de l’Arema dans l’arène politique à l’époque dominée par le TIM était compromise. Le parti avait besoin d’un guide, d’un porte-parole. Pierre Houlder a plutôt rempli le second rôle, n’ayant jamais fait l’unanimité en tant que dirigeant, sans même la reconnaissance du fondateur, Didier Ratsiraka.

Les fidèles lieutenants de l’Amiral, à savoir le Professeur Ange Andrianarisoa et Moïse Rakotosihanaka ont essayé de destituer Pierrot Rajaonarivelo par la voie légale. La démarche entreprise auprès du ministère de l’Intérieur n’a pas abouti. L’objectif était de mettre en place une direction collégiale. Sur le plan légal donc, Pierrot Rajaonarivelo reste le dirigeant de l’Arema.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

« Pour nous, Pierrot Rajaonarivelo est propre, on peut travailler lui », défendent ses fidèles au sein du parti. Pour le moment, l’intéressé agit en retrait, se contentant d’émettre régulièrement son point de vue sur l’évolution de la crise politique. Pierrot Rajaonarivelo est donc observateur plutôt qu’acteur. Il est dans le collimateur de tout le monde, de son propre parti tout comme des autorités de la transition. Sa pré-campagne électorale dans les provinces a été mal vue.

L’Arema est donc divisé en deux « mouvances » et vit une crise dans la crise. La mouvance Ratsiraka a retrouvé la lumière depuis que l’Amiral a été désigné comme interlocuteur incontournable dans les négociations sous l’égide de la communauté internationale. La « mouvance Rajaonarivelo » piétine malgré le retour au pays du secrétaire national.

Signe du profond malaise entre le fondateur et le dirigeant du parti, Pierrot Rajaonarivelo a quelque peu surpris par son rapprochement de la mouvance Albert Zafy. Rien de scandaleux pour l’instant puisque les trois mouvances anti-HAT ont trouvé un consensus pour atteindre un même objectif qu’est l’application à la lettre des accords de Maputo.

La candidature à la présidence de la république au titre de l’Arema serait légalement possible  pour Pierrot Rajaonarivelo, si amnistie il y a. L’ancien vice-premier ministre pourrait-il compter sur tous les membres de son parti ? Rien n’est moins sûr.