mardi , 7 mai 2024
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Aucun parti au pouvoir à Madagascar n’a su garantir une relève pour la continuité de ses actions politiques. Une fois le président fondateur déboulonné, la formation politique périclite. L’on se demande déjà, aujourd’hui, si le TIM est capable de faire exception.

Partis politiques : La difficile relève

La question de relève est étroitement liée à celle de la confiance. Le principal fondateur d’une formation politique ne peut remettre les destinées de celle-ci qu’entre les mains d’une personne qui bénéficie de son entière confiance. Après six ans de pouvoir, le TIM, le parti fondé par Marc Ravalomanana, devait se restructurer notamment après la défaite de son candidat aux élections communales dans la capitale en fin 2007. Des nouvelles têtes sont placées à la direction du parti, dont Yvan Randriasandratriniony, récemment confirmé président du parti par le congrès national, et Ivohasina Razafimahefa, Secrétaire général du parti et ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie.

Depuis peu, le voile est levé. Le congrès national du parti présidentiel TIM a entériné le souhait de Marc Ravalomanana, à savoir confier les rênes de la formation politique à Yvan Randriasandratriniony. Ce dernier est, depuis quelques temps, le principal homme de confiance du président, à tel point qu’il assume aujourd’hui une double responsabilité. En effet, Yvan Randriasandratriniony est à la fois président du parti au pouvoir et président du Sénat. Tous les autres pressentis dauphins de Marc Ravalomanana, président de la République depuis 2002, ont été tous écartés au profit de cet ancien ministre et ancien ambassadeur de Madagascar en Afrique du Sud.

Les proches collaborateurs du président soutiennent que Yvan Randriasandratriniony connaît parfaitement l’ANC, le parti de Nelson Mandela, et que son expérience en Afrique du Sud pourrait par conséquent lui servir à la direction du TIM. Yvan Randriasandratriniony est bien actuellement l’homme du président. Il bénéficie de l’entière confiance de Marc Ravalomanana. Reste à savoir si le TIM fera exception en terme de relève. En effet, depuis l’indépendance de la Grande Ile en 1960, tous les partis au pouvoir ont connu la déliquescence une fois que le fondateur quitte la magistrature suprême. Le PSD de Philibert Tsiranana, l’Arema de Didider Ratsiraka et l’UNDD de Zafy Albert en savent quelque chose. Toutes les tentatives de relève et de reprise en main du parti sont tombées à l’eau. Ces différentes formations politiques, depuis la chute de leur fondateur, ne sont plus que l’ombre d’elles mêmes.

Dès aujourd’hui, des observateurs sont plutôt persuadés, en raison de cette triste réalité, que le TIM aura du mal à échapper à cette tendance générale. Depuis sa création, le TIM reste soudé derrière Marc Ravalomanana. Il n’est pas sûr qu’une autre personnalité puisse garantir l’unité du parti et faire l’unanimité des membres. La question de la relève a été toujours l’une des plus grandes difficultés des partis politiques malgaches. Une situation qui a conduit à la création sans cesse de nouveaux partis au lieu d’une restructuration et d’un renforcement de ceux déjà existants. Ce qui explique que le pays compte dorénavant une centaine de formation politique.