jeudi , 2 mai 2024
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Deux partis écologiques créés au cours de l’année 2009, les politiciens verts montent en créneau. Les idées sont claires et défendables mais n’intéressent pas encore les électeurs potentiels ni le microcosme politique en général. Pour les partis Hasin’i Madagasikara et Natiora, le premier combat politique est de faire reconnaître la légitimité de leur existence.

Partis politiques : l’écologie fait-elle recette ?

Natiora, c’est un nom qui sonne bien. En tout cas, ce nouveau parti politique se positionne sur la « niche » entamée par le parti Maitso ou Vert dénommé Hasin’i Madagasikara. La protection de l’environnement est une idée maîtresse partagée par tous partis écologiques. Les deux nouvelles formations veulent en tout cas marquer de leur empreinte le grand champ de la politique. Est-ce que cela va aller jusqu’à la participation à des élections, rien n’est moins sûr. Le Hasin’i Madagasikara qui s’est octroyé le premier l’identité d’un parti vert a une longueur d’avance sur Natiora.

L’affaire bois de rose pourrait être un tremplin politique pour les partis écologiques. Natiora est créé en réponse à la conjoncture que traverse le pays actuellement. Le Hasin’i Madagasikara est déjà présent sur ce terrain. Saraha Rabeharisoa, présidente du parti Vert demande aujourd’hui des comptes à l’Etat à propos des mesures administratives censées mettre fin aux trafics de bois de rose. Elle exige la transparence sur les recettes perçues à travers les amendes, les taxes et droits de douanes. Le parti Maitso veut avoir œil sur l’argent versé au trésor public et qui devrait alimenter le Fonds national pour l’environnement. 

Le Hasin’i Madagasikara demande la mise en place effective d’un Conseil supérieur de l’Environnement. Cette instance devrait superviser l’avenir du pays dans le cadre de l’après-Kyoto. A ce sujet, Saraha Rabeharisoa s’interroge sur les apports du gouvernement de Madagascar, sous quelle forme qu’il soit, dans le cadre du grand rendez-vous mondial de l’écologie à Copenhague en décembre 2009. Dans ce nouveau protocole, il sera question de la préservation mutuelle de la planète à partir de 2013 jusque dans les années 2020. Le vrai enjeu sera le financement faramineux dont les pays africains pourraient bénéficier. La présidente du Hasin’i Madagasikara parle d’un fonds de 65 milliards de dollars réservé au continent noir pour la préservation de l’environnement.

Dans le cadre du Sommet mondial de Copenhague,  « le parti Vert est prêt à se mettre au diapason avec le gouvernement car il s’agit de l’avenir de la planète ». L’opportunisme de la jeune formation politique sans élus, ni encore de vrais leaders d’opinion, est digne de l’engagement des écologistes. Les quelques sortis médiatiques, très remarquées, de Hasin’i Madagasikara suffiront-elles pour faire de ce parti un acteur incontournable au même rang que les organismes internationaux et ONG qui œuvrent pour la préservation de l’environnement depuis des années.

Dans leur noble cause, les partis écologistes malgaches sont intéressés par des responsabilités pour influer sur les décisions politiques et la gestion des fonds destinés aux programmes de préservation de l’environnement. Déjà, le parti Vert insiste à ce que les lois sur la protection de l’environnement ne soient pas modifiées par des arrêtés ou décrets instaurant des mesures d’exception. Hasin’i Madagasikara et Natiora vont-ils imposer l’écologie dans la politique ou amener le politique à se préoccuper de l’environnement, l’avenir le dira. Ces nouveaux partis seront en tout cas des curiosités électorales si par hasard pour les électeurs.