samedi , 18 mai 2024
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Le rapprochement des partis politiques à l’appel du TIM est un premier pas pour la réconciliation nationale. En même temps, le clan politique formé autour de la « HAT-TGV » lance les conférences régionales.

Partis politiques : une deuxième transition en vue ?

L’initiative du parti fondé par Marc Ravalomanana a trouvé un écho favorable auprès des anciens adversaires ou « ennemis politiques » d’hier. Le CRN du professeur Albert Zafy ne cache pas sa satisfaction : « cela fait plus de sept ans que nous appelons à la réconciliation, si cela dois se faire aujourd’hui, on est partant », a déclaré avec pragmatisme Tabera Randriamanantsoa.

L’Arema de Didier Ratsiraka est aussi concerné par cette première réconciliation. En réalité, la recommandation de la communauté internationale, sous le leadership de l’Union Africaine veut que les anciens présidents élus, les autorités légitimes et la haute autorité de la transition  se concertent afin de trouver une issue à la crise politique. Par autorité légitime, la communauté internationale désigne le président élu Marc Ravalomanana. Ces entités politiques devraient donc constituer les « parties en présence » pour entamer la négociation.

En marge du parti TIM, la mouvance légaliste appelle à un signal fort de la transition avant que le dialogue élargi ne se fasse. Elle souhaite des garanties comme la cessation de la violence et des arrestations perpétrées par ce qui est en train de devenir une police d’Etat. Andry Rajoelina a déjà dit non à une concertation avec les « anciens » présidents. Il a dénoncé des pures « batailles pour des sièges ». Andry Rajoelina écarte l’idée d’une convention pour gérer la transition. Ce qui l’obligera à faire des concessions et partager le pouvoir, donc le contrôle du pays.

Celui qui s’est accaparé du pouvoir avec l’aide des militaires le 17 mars 2009 veut donc garder toutes les parts du gâteau. Il préfère lancer des conférences régionales et nationales unilatérales, misant sur la participation de la société civile, officiellement pour préparer le changement de Constitution et les élections. Vu le déroulement des assises nationales organisées par la HAT, le volet réconciliation sera compromis.

Si cette convention exprimant le consensus national est adoptée, on entre dans une phase « légale » de la transition, en commençant par la « réconciliation nationale ». De ce fait, un retour rapide dans l’ordre constitutionnel est possible avec notamment un référendum suivi d’une élection présidentielle. Ce ne sera pas aussi facile puisque la HAT et Andry Rajoelina ne veulent pas avoir à affronter Marc Ravalomanana lors des prochaines élections et tentent pour le moment de le disqualifier. Une stratégie condamnable aux yeux de la communauté internationale légaliste.