Périple diplomatique de la HAT : convaincre la SADC un par un

Le vice-président de la Zambie, Georges Kunda a reçu le chef de l’autorité malgache à Lusaka. Selon la HAT, il a promis au Président Rajoelina de prendre en considération toutes les explications et informations données par ce dernier et touchant le cours réel des affaires politiques à Madagascar. La campagne de propagande sur une version de cette réalité se traduit désormais sur le terrain diplomatique.

D’après la HAT, le vice-président zambien a promis de « prendre en considération la tenue et les résultats officiels du Référendum constitutionnel du 17 Novembre 2010 dans la décision à prendre par la SADC à son Sommet extraordinaire de ce 20 Mai 2011 prochain ». Andry Rajoelina mise sur une supposée méconnaissance des réalités politiques malgaches par les pays membres de la SADC pour valider enfin sa prise de pouvoir datant de mars 2009. « La position de ces pays africains est perceptible » note-t-il avec optimisme, estimant que l’organisation régionale ne va pas renier une feuille de route qu’elle a conçue. 

La feuille de route Simao qui a pris à la surprise générale un accent français devrait permettre d’étouffer la crise sans la résoudre. La réalité politique à Madagascar a été compliquée par ce document paraphé par la mouvance Rajoelina et ses alliés après le référendum unilatéral et personnel du maire élu d’Antananarivo. Selon le chef de l’autorité de fait, la fin de la crise n’est plus loin car il va faire connaître « la vraie situation à Madagascar ». 

Andry Rajoelina est persuadé que « des personnes malintentionnées ont persuadé des présidents africains de ne pas le recevoir ». Il a par ailleurs refusé de divulguer à l’avance les pays qu’il va essayer de persuader pour déjouer le lobbying de ses adversaires. Est-ce une allusion au président en exil Marc Ravalomanana ?

En tout cas, Andry Rajoelina ne serait plus contre l’idée de rencontrer celui qu’il a renversé. « Tant qu’il n’y a pas de sincérité pour trouver une solution pour les malgaches, nous n’allons pas perdre notre temps. Il y a effectivement la volonté de certains présidents d’organiser une telle rencontre » a-t-il déclaré avant de s’envoler vers la Zambie.

Après l’incident technique sur son avion, le jeune chef de l’autorité est persuadé que d’autres personnes malintentionnées essaient une énième fois de l’empêcher de rejoindre la Zambie, pis de l’éliminer. La HAT a l’habitude de faire feu de tout bois pour faire croire à un sombre projet d’atteinte à la vie de son chef. Andry Rajoelina a refusé d’évoquer un acte de sabotage mais a quand même diligenté une enquête. Son service de communication n’a pas été aussi mesuré.