vendredi , 17 mai 2024
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Fraîchement débarqué à l’aéroport d’Antananarivo, l’ancien vice-Premier ministre sous Didier Ratsiraka attend les réactions du gouvernement de Transition.

Pierrot Rajaonarivelo dans l’incertitude

Dès son arrivée, Pierrot Rajaonarivelo se voulait être rassurant en affichant une nette volonté de collaborer avec la Haute Autorité de la Transition (HAT) qui n’a pas, en réalité, souhaité son retour « précoce » dans la Grande Ile. L’ancien vice-Premier ministre et Secrétaire national du parti Arema souhaiterait participer à l’amélioration de la gestion de la Transition vers la quatrième République. Pour le moment, aucune réaction officielle de la part du gouvernement de la Transition alors que deux journées avant l’arrivée de Pierrot Rajaonarivelo, le Premier ministre Monja Roindefo a publié un communiqué officiel invitant les exilés politiques à attendre l’issue de la conférence nationale programmée avant le 26 juin avant de se résoudre à retourner à Madagascar.

En tous cas, Pierrot Rajaonarivelo n’a pas pris en compte les suggestions du gouvernement de Transition. L’ancien vice-Premier ministre dérange actuellement les autorités de la Transition. Ce malaise latent s’est manifesté par l’annulation d’une série de manifestations prévues lors de son arrivée à l’aéroport d’Ivato, samedi 25 avril. Un carnaval a été programmé, ainsi qu’un grand concert du groupe Rossy. Mais l’accueil s’est limité à un rassemblement à la sortie de l’aéroport international. « On ne m’a pas autorisé à chanter » affirme Rossy, en colère. De fait, compte tenu de la brouille entre sa personne et le pouvoir de Transition, Rajaonarivelo se voulait être plutôt discret que prévu. 

« Il est sous la coupe d’une condamnation » a noté le ministre de la Sécurité Intérieure de la Transition, Organès Rakotomihantarizaka, en répondant à la question d’un journaliste sur la chaîne nationale, laissant croire que Rajaonarivelo n’est pas à l’abri d’une éventuelle arrestation. Il a été en effet condamné par la Justice malgache en 2003 pour usurpation de fonction et détournement de denier public sous la présidence de Didier Ratsiraka.

Le retour précipité du Secrétaire national de l’Arema divise actuellement les collaborateurs de Andry Rajoelina. Dès la prise du pouvoir de ce dernier, Pierrot Rajaonarivelo a évoqué l’existence d’un « deal » entre lui et le président de la Transition. Un deal secret qui fait poser tant de questions à certains membres de Transition. Dans les prochains jours, l’on saura si Rajaonarivelo est venu en allié ou en adversaire de la HAT. Cela dépendra sans doute de la réaction du gouvernement Monja Roindefo qui craint que l’ancien vice-Premier ministre lui fasse de l’ombre.