vendredi , 3 mai 2024
enfrit
Convaincre les bailleurs de fonds de la détermination de l'Etat à combattre la corruption et relancer l'économie, est le défi aujourd'hui. Toutefois, certaines remarques s'imposent de l'avis des jeunes.

Pour une gouvernance de la relance économique

La conférence de presse du Premier ministre le 1er août dernier a été instructive de l’état d’esprit des gouvernants dans la conduite du processus de redressement et de relance de l’économie de Madagascar. Il faut gagner et mériter la confiance des bailleurs de fonds.

Dans ce dessein et dans le domaine des Finances publiques, des mesures et des stratégies persuasives traduisant la détermination du gouvernement à lutter contre la corruption et à faire régner la transparence ont été
élaborées. Le Directeur général du Trésor a été à la rescousse pour éclairer davantage et donner des explications plus détaillées. Ainsi Madame le Directeur général du Trésor a déclaré que de vastes réformes sont mises en oeuvre pour le contrôle de l’exécution du budget de l’Etat, notamment dans les dépenses de l’Etat.

Surveillance et lutte contre la corruption

La surveillance de la Banque mondiale quant à l’usage publique des fonds alloués par les Amis de Madagascar est effective a-t-elle indiqué. Une partie des 2,477 milliards USD est en effet destinée à être utilisé par le secteur public, réputé pourri par les malversations et détournements de fonds. Les mécanismes et organes classiques de contrôle et de surveillance, telle l’Inspection générale de l’Etat ou le Contrôle des Dépenses Engagées, ont été renforcés. Dans la perspective d’un usage optimal des ressources financières, on a créé dans chaque ministère une cellule de coordination générale des projets, laquelle doit rendre compte au Bureau de Coordination nationale qui est rattaché à la Présidence de la République. On a même créé une Agence de lutte contre la corruption.

Veille sur la stabilité monétaire

Dans ce train de mesures, le secteur privé n’a pas été oublié car le développement rapide promis repose sur sa relance. La Banque centrale a déjà été sollicitée pour appuyer la monnaie nationale dès la réouverture du Marché interbancaire des devises. La stabilité monétaire est en effet indispensable pour la confiance des investisseurs. La tenue du FMG par rapport aux devises étrangères en est une mais le taux d’inflation en est une autre. L’équilibre entre ces deux termes et la balance des paiements est tout aussi important et déterminant dans l’appréciation de la stabilité monétaire. Toujours est-il que la détermination de la valeur de la monnaie nationale dépend en premier du niveau des richesses produites dans le pays.

Quelle est la valeur de l’informel ?

A ce propos, on s’interroge aujourd’hui sur la manière d’évaluer les richesses produites réellement par les Malgaches. L’importance incommensurable du secteur informel soulève des doutes quant à l’authenticité des chiffres fournis par les techniciens des Finances et du Budget en matière de richesses. A-t-on idée de la valeur réelle des travaux effectués et des richesses, ou du moins de la valeur ajoutée créée par l’artisan tailleur de pierre des bas quartiers de la capitale qui évoluent presque tous dans l’illégalité et hors du circuit bancaire ? A-t-on jamais évalué le temps de travail, l’énergie dépensée et des techniques déployées par des artisans fabricants de soubiques ou de voitures et autres véhicules en miniature confectionnés à partir des matériaux de récupérations des environs de la capitale ? Pour beaucoup de jeunes en tout cas, il est temps de réévaluer les richesses réellement produites dans le pays.

Autres mesures et exception fiscale

En attendant et pour appuyer le secteur privé, l’Etat a pris des mesures relatives aux fiscs (TVA et IBS en particulier). Il a apparemment adopté le moratoire du secteur privé relatif au paiement des impôts. Grâce aux initiatives du ministre des Transports, appuyées par la suite par le ministre du Commerce par exemple, les frais de magasinage des marchandises bloquées dans les ports de Toamasina et Mahajanga ont été allégés de commun accord avec les opérateurs. Des financements ont été alloués ; un fonds de garantie a été créé et des lignes de crédits sont ouvertes aux opérateurs privés pour leur refinancement. Dans un cadre plus institutionnel, un Comité d’Appui et de Pilotage de la Relance de l’Entreprise est sur pied pour veiller à la mise en oeuvre de ces mesures. On doit admettre que la stabilité de la fiscalité importe beaucoup aux yeux des investisseurs

.