jeudi , 9 mai 2024
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Les opérateurs économiques dans le secteur du textile, les employés des entreprises franches, le ministère de l’Economie et du commerce du gouvernement de transition, tout ce beau monde est à pied d’œuvre pour convaincre les autorités américaines de ne pas radier Madagascar de la liste des bénéficiaires de l’AGOA.

Préserver l’éligibilité de l’AGOA, l’ultime manœuvre

Durant son voyage aux Etats-Unis lors de la réunion des Nations Unies sur la crise financière mondiale, le ministre chargé du commerce a tenté d’engager des pourparlers avec des responsables américains pour défendre l’éligibilité de Madagascar à l’AGOA, la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique. Il a aussi rencontré les représentants des industriels de Madagascar qui sont préoccupés par la situation politique pouvant aboutir à une sanction économique. L’incertitude demeure toujours et l’affaire est plutôt mal engagée.

A Madagascar, les employés des entreprises franches dans le secteur du textile veulent mettre la pression sur le gouvernement de transition afin de trouver une solution rapide. Une pétition est en train d’être rassemblée. La suspension de Madagascar ou l’absence de commandes pour le premier semestre 2010 va certainement entraîner le licenciement économique. Plus de 100 000 emplois sont menacés. Le ministre Fienena Richard admet que le problème est « politique ».

En principe, Madagascar n’est plus éligible pour bénéficier de l’opportunité d’exporter des produits textiles aux Etats-Unis avec des avantages accordés par le gouvernement américain. Ce serait une simple logique vu que Washington a déjà suspendu plusieurs financements et programmes d’aides après que la Grande Ile a connu un changement de gouvernement de manière anticonstitutionnelle en mars 2009. Les opérateurs locaux proposent leur aide au ministère même si la solution est avant tout politique.
 
La décision devra être prise début août lors du Forum annuel des pays bénéficiaires de l’AGOA qui aura lieu à Nairobi. Si elle est défavorable à Madagascar, la suspension ne prendra effet que le 01 janvier 2010. Ce qui ne veut pas dire que le gouvernement et l’industrie du textile disposent de six mois pour convaincre les autorités américaines. Si la mesure de suspension est prononcée, au mois d’août, les clients américains ne passeront pas les commandes qui se font généralement six mois avant la livraison. La levée de cette suspension n’empêchera pas la lourde conséquence économique.  

Au mieux donc, la situation politique à Madagascar évolue considérablement vers le retour à l’ordre constitutionnel avant la réunion de l’AGOA et le pays reste éligible. Au pire, le pays est suspendu pour au moins un an puisque l’accord avec le gouvernement américain est effectif tous les 01 janvier. Si la prise de décision est favorable mais tardive, en fonction de l’évolution de la situation politique, les commandes durant le premier semestre 2010 seront compromises. Le chômage technique sera alors inévitable.