dimanche , 5 mai 2024
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L’élection présidentielle a été toujours annoncée comme la meilleure issue à la crise politique malgache. Les éventuels candidats se bousculent déjà aux portillons. La candidature de tous n’est pourtant pas sûre à l’avance.

Présidentielle : des « candidats » à la candidature

Des candidats potentiels risquent de ne pas pouvoir se présenter au starting-block lors de la prochaine présidentielle. Tous les acteurs politiques, tout comme l’ensemble de la communauté internationale, semblent persuadés toutefois que l’apaisement politique doit inéluctablement passer par une consultation populaire libre.

Certaines têtes pensantes de la Transition à Madagascar cherchent déjà les moyens d’empêcher Marc Ravalomanana de se porter candidat à l’élection présidentielle. Des projets de condamnation sont en gestation. Réélu président en 2006, Marc Ravalomanana reste pourtant l’une des personnalités les plus influentes dans la Grande Ile. Le coup d’Etat de mars 2009 ne constitue pas pour lui un motif de prendre la retraite politique, bien au contraire. Empêcher Ravalomanana de se porter candidat constitue en toute logique un facteur d’instabilité politique.

Un membre actif du KMD, le comité de soutien à Andry Rajoelina, dans la région d’Antsirabe, a clairement affirmé que « Marc Ravalomanana a encore le potentiel de se faire réélire président ». Et puisque cela pose problème à l’équipe de la Transition, la stratégie adoptée est de faire campagne « contre » le président sortant et de laisser le temps jouer en faveur de ses adversaires. Le capital sympathie dont bénéficie Marc Ravalomanana est ainsi l’une des raisons essentielles pour lesquelles la Haute Autorité de Transition souhaite à tout prix organiser la présidentielle plutôt en 2010 que cette année.

Marc Ravalomanana n’est toutefois pas l’unique « problème » de la Transition. Un autre « candidat » à la candidature revendique son droit de participer à la course présidentielle. Il s’agit de Pierrot Rajaonarivelo, Secrétaire national de l’Arema, l’ancien parti au pouvoir sous la présidence de Didier Ratsiraka. En rencontrant ses partisans dans la ville de Toamasina, le 10 mai, Rajaonarivelo a insisté sur la nécessité d’une « amnistie générale » pour les acteurs de la vie politique malgache. Lui-même condamné par la Justice malgache en 2003, Pierrot Rajaonarivelo ne peut pour le moment aspirer au poste de la magistrature suprême. Des sources concordantes font pourtant savoir que l’ancien dictateur, Ratsiraka, a déjà admis le principe de la relève et qu’il n’a plus d’ambition présidentielle. Ces meilleurs « dauphins » ont pourtant été tous condamnés par la Justice au terme de la crise de 2002, donc exclus pour le moment de la course à la présidentielle.

Dans le camp de la Transition, la future présidentielle constitue également un vrai suspens. Quel candidat pour ceux qui ont participé au coup de force du 17 mars ? Andry Rajoelina n’a pas l’âge requis, 40 ans, pour être candidat, à moins d’une retouche des dispositions constitutionnelles. Le jeune putschiste n’aura en effet que 36 ans en 2010. Son entourage n’est pourtant pas nécessairement d’accord pour qu’il soit le candidat « automatique » de ceux qui ont participé au Coup d’Etat. Son Premier ministre, Monja Roindefo, déjà candidat malheureux en 2006, n’a pas dit son dernier mot. Il s’agit naturellement d’un autre candidat potentiel à la prochaine élection présidentielle.