samedi , 18 mai 2024
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Andry Rajoelina a peut-être cédé sous la pression mais l’on peut saluer son intention de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle. L’annonce n’est pas encore officielle mais la déclaration d’intention a été répandue. En échange, le jeune « chef d’Etat » autoproclamé espère pouvoir diriger le pays jusqu’en 2010.

Présidentielle : si Andry Rajoelina désistait vraiement…

Il y avait deux sortes de pression qui s’exerçait sur Andry Rajoelina, la première est celle qui lui disait de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle après que l’âge minimum requis soit abaissé à 35 ans au lieu de 40 ans. La seconde est celle qui lui interdit une ambition présidentielle estimant que ce ne serait pas correct après ce qui ressemblait à un coup d’Etat.

Andry Rajoelina a fait des « deals » avec des partis politiques, mais son « coup d’Etat » avait plutôt un motif économique. Des intérêts financiers malgaches et étrangers étaient contre le contrôle de la machine économique par le président Ravalomanana. Tout ce qui se rapportait à la liberté d’expression et à la démocratie n’était que des prétextes. 

Cette rétractation, bien qu’il n’ait jamais avoué vouloir briguer la magistrature suprême signifie que le président de la Haute Autorité de la Transition peut avoir l’étiquette de la neutralité politique. Par ailleurs, de nombreux observateurs estiment que ceux qui ont l’ambition de se lancer dans la course à la présidentielle ne devrait pas occuper une fonction importante durant la période de transition. 

S’il ne veut pas devenir président de la République pour tout de suite, Andry Rajoelina serait-il prêt à accepter un retour à l’ordre constitutionnel. Rien n’est moins sûr puisque l’ancien maire d’Antananarivo a fait du président Ravalomanana l’ennemi politique N°1 qu’il essaie de transformer en ennemi public.
Cette non candidature devrait aussi faciliter l’adoption d’une loi d’amnistie et éviter que la Constitution ne soit faite sur mesure pour un personnage politique. Andry Rajoelina en moins, la course à la présidence de la République n’est pas plus ouverte. Beaucoup prédisent un face-à-face Ravalomanana – Rajaonarivelo, deux candidats potentiels mais qui restent selon le contexte actuel, improbables.

La volonté politique que veut montrer Andry Rajoelina sert avant tout à séduire les membres de la communauté internationale. La HAT et son gouvernement s’activent à obtenir une reconnaissance officielle afin de pouvoir débloquer les aides et les partenariats. En faisant un geste significatif, le duo Rajoelina-Roindefo peut espérer ne pas se voir imposer un président dénommé Ravalomanana à la tête de l’Etat, comme le modèle de transition que le pays a connu en 1991. Il ne peut cependant fermer la porte aux pro-Ravalomanana dans le schéma d’une convention politique. Il a déjà été prouvé que l’on peut avoir une autorité de transition et le rétablissement de l’ordre constitutionnel à la fois.